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Afrique du Sud : Johannesburg, Blyde River Canyon et Le Cap

  • Photo du rédacteur: Lena Denais
    Lena Denais
  • 14 mai 2020
  • 31 min de lecture

C'est reparti pour une nouvelle aventure ! En mars, tout juste avant la fermeture des frontières, nous avons eu la chance de visiter une partie de l'Afrique du Sud et découvrir ainsi un peu plus de ce beau et riche continent qu'est l'Afrique !


Pour le programme, il a fallu faire des choix, l'Afrique du Sud est un grand pays ! Nous avons donc décidé de commencer notre voyage par deux jours à Johannesburg, pour se concentrer principalement sur l'histoire du pays avec le musée de l'Apartheid. Puis un peu de nature et de montagne avec le Blyde River Canyon. Et enfin, on profite de quelques jours à la ville du Cap et ses environs. Un beau programme !





Deux jours à Johannesburg : Musée de l'Apartheid, Soweto


A peine sortie de l'aéroport, la première leçon de conduite dans Johannesburg, la plus grande ville d'Afrique du Sud, n'est pas simple avec le périphérique à deux fois cinq voies, en roulant à droite !



Notre première impression en arrivant dans ce nouveau pays : il ne ressemble à aucun autre ! C'est très particulier, beaucoup plus développé que les autres pays d'Afrique, un métissage de la population mais surtout une scission blanc/noir qui nous frappe déjà avec de fortes inégalités à chaque coin de rue.

Dès ce premier après-midi, on passe du quartier riche (qui s'avère en fait correspondre à la "classe moyenne"), blanc, de notre location, très branché et "hipster", à des quartiers beaucoup plus modestes, noirs, où l'on se retrouve, seuls blancs, dans un supermarché, pas très à l'aise.


L'Afrique du Sud est, en effet, un État multiracial, avec une population Noire, très majoritaire avec 76% de la population, une population Blanche, représentant 13% des sud-africains, 8,5% de Métis et 2,5% d'Indiens. Il existe aussi, depuis quelques années, une population croissante de plusieurs millions d'immigrés, originaires essentiellement d'Afrique australe (Lesotho, Botswana, Swaziland), pour la plupart clandestins.


Malheureusement, la disparition de l'Apartheid, bien qu'instaurant une unité encore jamais atteinte dans l'histoire de l'Afrique du Sud, n'a tout de même pas été synonyme d'égalité de chance noirs-blancs. La grande majorité des Noirs se concentre encore dans les anciens "townships" (Cités réservées aux Noirs au temps de l’apartheid) des grandes villes sud-africaines, tandis que les Blancs se répartissent dans les régions les plus riches et possèdent un très fort taux d'urbanisation... La population Noire reste la moins urbanisée.



Le pays est découpé en neuf Provinces : Cap-Nord, Cap-Est, Cap-Ouest, État libre, Kwazulu-Natal, Nord-Ouest, Mpumalanga, Gauteng, Limpopo. Elles remplacent les quatre anciennes Provinces du Cap, du Natal, du Transvaal et de l'État libre d'Orange.

Bien que l'Afrique du Sud mesure près de deux fois la taille de la France, le nombre d'habitants des deux pays est sensiblement le même !



Arrivant à Johannesburg, nous avions tout intérêt à commencer notre voyage par cette ville, au cœur de l'histoire de l'Afrique du Sud.

Ainsi, pour comprendre au mieux la culture et l'histoire si particulières de l'Afrique du Sud, et quasiment inconnue pour nous, nous avons fait le choix de passer une journée au musée sur l'Apartheid et à Soweto, accompagnés d'une guide francophone Sara, qu'on recommande à 3000% !

Ces quelques heures, denses, d'histoire, nous auront finalement permis de bien mieux appréhender le reste de notre voyage !

Le quartier branché de Melville où nous logeons.


Sur la devanture de toute maison (blanche) - invariablement équipée de barbelés, fils électriques et caméras de surveillance - symbole là encore des inégalités qui marquent le pays...

C'est une des premières chose qu'on entend avant d'arriver en Afrique du Sud, l'insécurité. Et pas de la "petite insécurité", puisqu'il s'agit de criminalité, alimentée par la pauvreté et le chômage.

Comme à Mayotte, en prenant les précautions qui s'imposent, et bien que parfois mal à l'aise dans certains quartiers, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité. Malgré tout les réflexes au quotidien de notre guide, qui n'a pourtant jamais eu aucun problème - comme surveiller que personne ne la suive après avoir retiré des sous ou toujours laisser un espace devant sa voiture lors des embouteillages histoire de pouvoir fuir rapidement en cas de problème ou toujours garder sa fenêtre fermée en ville - nous montre bien que l'insécurité n'a rien d'imaginaire...







Avant de parler d'Apartheid, il faut faire un saut dans le passé et retracer toutes ces années tumultueuses, parfois sanglantes, ayant conduit, en 1948, au début de cette sombre période. Durant toute la matinée, Sara, avec passion, nous retrace alors toute la riche et tumultueuse histoire de son pays d'adoption.



C'est donc parti pour "un peu" d'histoire, où chaque détail est important...



Si on remonte le temps, ce sont les populations de langue Khoisan, les Khoi-khoi, qui constituent le peuplement le plus ancien de l'Afrique australe avec les San (ou Bochimans).


Puis, entre le VIIIe et le XVIe siècle, des populations Bantoues migrent vers l'Afrique australe : les Zoulous, les Xhosas, les Swazis et les Ndébélés. Les pasteurs Khoï, qui se déplacent avec leurs troupeaux, doivent alors se sédentariser ou reculer dans le désert.




Il faut attendre ensuite 1488 pour que les premiers Européens, des portugais, gagnent la pointe de l'Afrique et arrivent au Cap.


Un peu plus tard, les Hollandais, qui envoient des navires commerciaux, doivent trouver une escale entre l'Europe et l'Asie. En 1652, c'est Le Cap qui est finalement choisit par la Compagnie hollandaise des Indes orientales, la V.O.C., comme base portuaire et chassant ainsi les quelques portugais installés.

Ce n'est qu'avec 90 pionniers dont seulement 8 femmes qu'il fonde Le Cap, la cité-mère de la future Afrique du Sud !



À l'origine, tous les habitants sont des salariés de la Compagnie des Indes et ne sont là que pour une période déterminée. Pour les inciter à rester, Amsterdam leur confère peu à peu le titre de "burgher " (citoyen) et quelques terrains : ainsi, les premiers citoyens libres s'installent comme agriculteurs à leur propre compte. C'est le début de la colonie.


Les premiers burghers sont rejoints par d'anciens fonctionnaires de la V.O.C. et les allemands, danois, suédois, hollandais, fuyant la guerre arrivent par bateaux entiers, créant ainsi de nouveaux pôles dont Stellenbosch. L'île Robben devient un centre pénitentiaire.


En 1685, la révocation de l'édit de Nantes (interdisant tout autre religion en-dehors de la religion catholique) produit une importante immigration de huguenots (protestants du royaume de France) en Europe. On réclame par ailleurs des français au Cap qui savent cultiver les vignes car le vin alors produit dans la région, a goût de vinaigre !

Ils s'installent non loin de Stellenbosch, dans un village baptisé Franschhoek ("le coin des français"). 30% des Afrikaners portent aujourd'hui un nom d'origine française.



Tandis que l'expansion territoriale se poursuit, l'esclavage se développe : en 1680 des esclaves arrivent principalement d'Indonésie mais aussi en provenance de Madagascar et du sud-est de l'Afrique.

Nommés alors "Malais du Cap", ils seront plus tard juridiquement considérés comme Métis.

La population métis (coloureds) actuelle est issue de brassages entre les Malais, les premiers occupants noirs (Bochimans et Hottentots) et les colons blancs - ils habitent encore aujourd'hui bien plus dans la province du Cap.


Au XVIIIe, fuyant le contrôle oppressif de la colonie, les descendants des burghers du Cap, qu'on nomme Boers (fermiers en néerlandais), franchissent les frontières et s'enfoncent un peu plus dans les terres. Libres de toute attache, ils vivent dans des chariots bâchés, tirés par des bœufs et se consacrent à l'élevage. Maintenant bien loins de la compagnie des Indes et de son administration, ils développent leur propre mode de vie, consacré au travail, à la famille et à la bible. Une nouvelle langue est adoptée, l'Afrikaans.


Ces migrations, provoquent la rencontre entre noirs bantous et "trekboers", évoluant dans deux mondes opposés. Bien loin du Cap se déroulent les premiers affrontements "blanc/noir". C'est le début des "Neuf Guerres Cafres" (la Cafrérie est une région de l'Afrique Australe), s'étalant sur près de 100 ans, de 1779 à 1878 !




L'histoire de l'Afrique australe, depuis l'arrivée des premiers colons, se joue en Europe ! Fin XVIIIe les armées révolutionnaires françaises renversent le roi d'Hollande.

Le Cap passe sous administration britannique. Les Hollandais cèdent définitivement la colonie en 1814 et c'est un siècle et demi de souveraineté de la V.O.C. qui s'achève. C'est une population très disparate qui habite alors la ville avec 26000 européens (40% d'hollandais, 35% d'allemands, 20% de descendants des huguenots), 30000 esclaves et environs 20000 Khoïsan.



L'abolition de l'esclavage en 1833 et un ensemble d'autres mesures prises par les autorités coloniales britanniques, poussent de nouveau les Boers, mécontents, à l'exode au-delà de la Colonie du Cap. Par milliers, cette fois-ci, ils se dirigent vers le nord et l'est. C'est le début du Grand Trek, qui va durer jusqu'en 1852.




À la même époque, le Royaume Zoulou se constitue sous le règne du sanguinaire chef Shaka. Son extension et les conflits entre tribus qui l’accompagnent, intensifient la dispersion déjà en cours des populations africaines, facilitant la conquête européenne.



Les Boers se heurtent, sur le chemin de leur migration, à ces guerriers Zoulous.

Ils tentèrent de négocier un traité de coexistence pacifique avec le roi zoulou. Pour la petite histoire... Bien accueillis et mis en confiance, soixante-dix Boers acceptèrent l'invitation du roi zoulou. Ils acceptèrent de venir sans armes en vertu des coutumes locales. Accueillis par des danses, ils furent finalement tous massacrés ! Pire, le roi des Zoulous lança alors ses armées contre les campements boers pour y massacrer tous les occupants. Bien sûr, cela ne participa pas vraiment à créer une bonne entente "blancs/noirs".... et de nombreux conflits s'en suivirent.


Les Zoulous sont finalement vaincus, malgré leur grande supériorité numérique, au cours de la célèbre bataille de la Blood River. La confrontation oppose quinze mille zoulous et 500 Boers accompagnés de leurs 340 métis repliés derrière leurs chars à bœufs rangés en cercle. Les Boers, tous indemnes, provoquèrent des milliers de pertes chez les Zoulous. La moitié du territoire Zoulou fût alors cédé aux Boers.



C'est la "Première République Boer de Natalia", qui ne dura pas longtemps, puisqu'elle est rapidement annexée par les Britanniques, qui poursuivent l'expansion de leur colonie !

Pour la bonne entente, la Grande-Bretagne reconnait finalement l'indépendance de deux Républiques Boers, le Transvaal et l'Etat libre d'Orange. Pretoria, fondée par les Boers en 1855, devient la capitale du Transvaal.

Les populations africaines sont désormais largement soumises.




Mais le conflit entre les deux communautés blanches ne tarde pas à renaître ! En effet, des diamants puis des gisements d'or sont découverts dans les républiques Boers, provoquant rapidement la convoitise des Britanniques.

C'est le début de la Guerre des Boers (1899-1902), n'opposant plus des populations noires et blanches mais bien deux populations blanches.



Avec la découverte d'or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la Colonie du Cap. Johannesburg, créée à proximité des gisements, connaît une croissance, démographique et économique, rapide et soudaine, au fur et à mesure de l'installation des uitlanders (étranger en néerlandais ) près des mines. Les uitlanders dépassèrent rapidement en nombre les Boers sur le gisement, bien que restant une minorité dans le Transvaal lui-même. Les Boers, agacés par la présence des uitlanders, leur refusèrent le droit de vote et les taxèrent fortement. En réponse, les uitlanders exercèrent une pression sur les autorités britanniques, en vue d'obtenir le renversement du gouvernement Boer.



La guerre fut déclarée en 1899. Les britanniques, qui subissent dans un premier temps de lourdes pertes, gagnent finalement du terrain et parviennent à prendre la capitale de l'État libre d'Orange puis la capitale du Transvaal, Pretoria.


Malgré la perte de leurs deux capitales, les Boers ne s'avouent pas vaincus et se réunirent au sein d'une nouvelle capitale pour lancer une campagne de guérilla visant les lignes de communication et de ravitaillement britanniques.


Pour en finir avec la résistance des commandos Boers, les Britanniques adoptent une stratégie de la terre brûlée et se mettent à vider les campagnes de tout ce qui pouvait être utile aux guérillas Boers. Le bilan est très lourd pour les Boers : 30 000 fermes détruites et une quarantaine de petites villes ; plus de 110000 sont envoyés dans des camps de concentration, soit à peu près un quart de la population (principalement des personnes âgées, les femmes et les enfants), auxquels s'ajoutaient encore quelque 120 000 Africains noirs, qui vivaient avec les Boers.

Les conditions de vie dans ces camps étaient particulièrement atroces, provoquant près de 30000 décès (famine, maladie infectieuses,...) chez les Boers (dont 22000 enfants) et plus de 15000 africains noirs. Bien que farouches, les guerriers boers, ne peuvent laisser leur famille mourir dans les camps, capitulent finalement en 1902.



À la fin de ce conflit, les deux Républiques Boers perdirent leur indépendance et furent intégrées à l'Empire britannique, qui inscrit définitivement sa domination sur toute l'Afrique du Sud.




Vaincus militairement, les Afrikaners vont devoir s’adapter pour survivre au sein d’un État moderne, industriel et urbanisé, bien loin de leur mode de vie. Si certains renoncent à leur identité culturelle donnant naissance aux anglo-afrikaners, beaucoup ne peuvent s'y résoudre. C'est le début d'une lente reconquête du pouvoir politique, qui se fait notamment par la création d’écoles privées gérées par les Afrikaners eux-mêmes, terrain propice à l'entretien de l'identité Afrikaner.



Par la création du Dominion (un état indépendant de l'empire britannique mais pas totalement souverain) de l'Union de l'Afrique du Sud en 1910, l'empire Britannique veut reconstruire ce pays qui a été dévasté par la guerre. Le Cap, Natal, Transvaal et Orange deviennent ses provinces autonomes.




La réconciliation entre Anglais et Boers, maintenant Afrikaners, et l’autonomie octroyée à ces nouvelles provinces permettent l’adoption des premières lois ségrégatives (Ségrégation - processus par lequel une distance sociale est imposée à un groupe du fait de sa race, de son sexe, de sa position sociale ou de sa religion, par rapport aux autres groupes d'une collectivité).


Les Indiens sont les premiers discriminés, provoquant l'émergence du mouvement de résistance non violente de Gandhi.  


Le régime de l'Apartheid commence à être légalement encadré avec l’adoption de plusieurs lois.

Par exemple, le Mines and Works Act réserve aux Blancs les emplois qualifiés ou le Natives Land Act, interdit aux Noirs d’acheter, louer ou exploiter des terres en dehors des « réserves », plus de 90 % des terres étant ainsi réservées à la minorité blanche.


En effet, les Afrikaners, très meurtris et très appauvris, la plupart sans logement, qu'on appelle même alors les "pauvres blancs", gardent un ressentiment anti-britanniques fort et il devient important pour les anglais de protéger la communauté blanche afrikaner, qui voit son niveau de vie alors rapidement augmenter !


Des quartiers entiers, peuplés de Noirs ou racialement mixtes, assez proches des villes, furent classifiés comme zones blanches. Leurs habitants noirs furent chassés de ces quartiers et envoyés à 15 km au sud-ouest de Johannesburg sur des terrains rachetés à des fermiers. Soweto commence à voir le jour.




Petit à petit, le nationalisme Afrikaner gagne du terrain, dont le "National Party", fervent défenseur de la "ségrégation honorable", selon laquelle les indigènes doivent être séparés des Blancs. En 1924, le premier gouvernement nationaliste Afrikaner est au pouvoir. L'Afrikaans devient langue nationale.

Les mesures discriminatoires se font de plus en plus présentes, permettant par exemple, d'embaucher des Africains pour un salaire qui peut être le dixième de celui des Blancs ! Mais aussi : restriction du droit de vote, création des "pass laws", des permis de résidence et de travail en zone blanche. Les non-Blancs n'étaient tolérés dans les villes que dans la stricte mesure des besoins économiques et sous réserve d'un étroit contrôle !




Face à cette montée en puissance de l'Apartheid, l'élite politique noire, dont fait parti Mandela, s'organise et créée le Congrès National Africains (ANC).

Par ailleurs, le parti communiste sud africain (SACP) est la première organisation politique non raciale du pays.




Alors que le nouveau "Gouvernement d'Union Nationale" (prônant une ségrégation moins extrême) remporte les élections en 1934. La minorité raciste et extrémiste au Parlement est, elle, représentée par le Parti National.

En 1939, l'Afrique du Sud entre, au côté des alliés, dans la Seconde Guerre Mondiale. Malgré tout, le gouvernement ne peut lutter contre l'influence du nazisme. Le Parti National, remporte les élections de 1948. L'Apartheid atteint alors son apogée. La priorité n'est plus la défense de l’identité afrikaans face aux anglophones mais bien celle du peuple Blanc face au peuple Noir, le premier étant bien minoritaire en nombre puisqu'il représente seulement 21% de la population totale !


Les mariages mixtes sont interdits puis les relations sexuelles entre Blancs et non Blancs !

Par ailleurs, le parti communiste est considéré comme mouvement terroriste et donc traité comme tel.




Critiqué à l'international, notamment par l'ONU, le Dominion décide de devenir république indépendante et quitte le Commonwealth en 1961. Le pays sera finalement exclu de l'Assemblée Générale des Nations-Unies !

Mais en pleine Guerre Froide, les puissances occidentales, qui considèrent l'Afrique du Sud comme un rempart à l'expansion soviétique, ne condamnent pas le "pays de l'Apartheid" comme ils le devraient.




En réponse, l'ANC, lance un « mouvement de défi », caractérisé par la désobéissance civile. Malgré la répression, le mouvement se poursuit et prend un tournant dramatique lors du massacre de Sharpeville, où 69 protestataires pacifiques, réclamant l'abrogation des "pass" et une augmentation des salaires, sont tués par la police.


Rompant avec la non-violence, l’ANC passe à la lutte armée en 1961. Les dirigeants de l'ANC poursuivent leur lutte dans la clandestinité ou depuis l'étranger. En 1962, Mandela, vu par tous comme un symbole, quitte clandestinement le pays pour une tournée de sensibilisation à l'internationale.

Mais en 1964, les principaux dirigeants, dont N. Mandela alors âgé de 44 ans, alors tous réunis secrètement près de Johannesburg, sont arrêtés puis condamnés à la prison à perpétuité ! Nelson Mandela sera incarcéré à Robben Island et ne se doute pas alors qu'il passera 27 ans et 190 jours derrière les barreaux !



L'année 1976 est marquée par une révolte des lycéens de Soweto, la banlieue noire de Johannesburg, soutenue par le mouvement de la Conscience Noire, un mouvement exclusivement noir et non ouvert aux étudiants blancs, qui protestent contre l'introduction de l'afrikaans comme langue d'enseignement à égalité avec l'anglais ; la répression fait plusieurs dizaines de victimes.

Les défilés partis d'une vingtaine d'écoles se retrouvent bloqués par une barricade de la police dressée sur leur itinéraire. Un premier coup de feu est tiré par la police, provoquant la panique et le chaos. L'un des premiers manifestants à être abattu est Hector Pieterson, 13 ans, qui devient martyr et icône du soulèvement. La photo, sur laquelle il est porté par un camarade de classe, a fait le tour du monde


En 1977, la mort sous la torture (camouflée par la police en tant que "grève de la faim" et avouée seulement en 2003) du leader charismatique du mouvement de la Conscience noire Steve Biko, suscite l'indignation internationale.


Une vague de répression très brutale s'impose contre les contestataires où plus de 13000 personnes, dont 5000 mineurs, sont condamnés à des peines de prisons, où les conditions de détentions inhumaines, la torture et les morts camouflées sont le quotidien.




L'Afrique du sud s'isole peu à peu du reste du monde...



La violence s'aggrave dans les townships, où la population s'attaque, mortellement, aux Noirs suspectés de collaborer avec le régime. Le pouvoir décrète l'état d'urgence en juillet 1985 et intensifie la répression.



Le gouvernement, qui, en 1982, a fait transférer N. Mandela de Robben Island dans un pénitencier du Cap, amorce avec lui, des négociations ultrasecrètes, menant à l'abolition de deux des lois les plus contestées : l'interdiction des relations sexuelles et du mariage et l'obligation du pass. Mais cela ne suffit pas à apaiser les population et les violences dans les townships noires se poursuivent.



En 1986, une guerre civile, qui fera plus de 10000 morts, éclate au Natal entre mouvements noirs pro et anti-ANC (mouvements extrémistes noirs).




Nouveau président de l'Afrique du sud en 1989, Frederik De Klerk, pourtant réputé conservateur, va amorcer le grand tournant vers une Afrique du Sud démocratique et multiraciale.


Il prend plusieurs mesures historiques et inattendues pour tout le monde, même pour N.Mandela (qui ne s'attendait pas à une libération si rapide) : levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1985 ; libération des leaders de l'ANC, légalisation de plus de 30 partis politiques non-blancs jusque-là interdits ou bannis.

N. Mandela annonce la suspension de la lutte armée pour se lancer dans un long "processus pacifique de négociation".


Mais rien n'est simple, car si Mandela et De Klerk appartiennent à des partis plus modérés, enclins à la réconciliation, les tensions sont encore bien présentes chez les partis, extrémistes blancs et noirs, non disposés à amorcer ce processus de paix.



Le 11 février 1990, sous les yeux ébahis du monde entier, le mythe N. Mandela, est libéré et prononce, quasi mot pour mot, le même discours que lors de son emprisonnement 27 ans auparavant "Je chéris toujours l'idéal d'une société démocratique libre, où tous vivront ensemble, avec des chances égales. J'espère vivre pour réaliser cet idéal. Mais s'il le faut, je suis prêt à mourir pour lui."



En 1991, l'Apartheid est aboli officiellement.




En 1992, De Klerk, face à la montée de l'extrême droite qui s'oppose à lui, fait voter un référendum à la population blanche : oui ou non aux réformes démocratiques ! Le "non" aurait pu provoqué une véritable guerre civile, mais c'est heureusement le oui qui l'emporte haut la main !


Mandela et De Klerk, reçoivent tous deux le prix Nobel de la paix, pour tous les efforts de négociation menés, alors même que leur pays est encore en proie à d’extrêmes violences (9000 morts de 1990 à 1993).




Les premières élections multiraciales et démocratiques au suffrage universel se déroulent pratiquement sans incidents fin avril 1994, comme prévu, avec une très forte participation. L'ANC, obtient 62,65 % des suffrages.

Le nouveau gouvernement multiracial et d'union nationale est formé, avec à sa tête Nelson Mandela, assisté par deux vice-présidents, dont Frederik De Klerk.


L'Afrique du Sud réintègre le Commonwealth et l'ONU, après 20 ans d'exclusion.




En 1995, la Commission Vérité et Réconciliation, dirigée par Monseigneur Desmond Tutu, lui aussi prix nobel de la Paix, est chargée, jusqu'en 2001, de la difficile (impossible ?), et très critiquée, mission de recueil et jugement des témoignages des victimes de violations des droits de l'homme sous l'apartheid.



"Car être libre, ce n'est pas simplement se débarrasser de ses chaînes, mais vivre d'une manière qui respecte et renforce la liberté des autres." Nelson Mandela

Démocratie, Respect, Liberté, Réconciliation, Diversité, Egalité, Responsabilité, un pilier pour chaque valeur de la nouvelle Afrique du Sud.

A l'entrée du musée, on est tout de suite dans l'ambiance... A chaque ticket d'entrée, est attribuée une couleur de peau, avec son entrée distincte.

Les fameux pass...


Le jeune Nelson Mandela, en pleine "désobéissance civile", brûle son "pass".

Créé en 1994, l'actuel drapeau de l'Afrique du Sud, initialement pensé comme provisoire, symbolise l'avènement d'une Afrique du Sud mélangée. On attribue à ses couleurs des significations multiples mais l'élément principal du drapeau reste le "Y" représentant "la convergence des divers éléments de la société sud-africaine qui font la route ensemble et à l'unisson".



Après ce condensé d'histoire, on en a plein la tête mais on a aussi l'agréable impression de mieux comprendre ce qui nous entoure.


Le FNB Stadium a abrité la Coupe du Monde de Football en 2010.

SOuth WEstern TOwnship. Soweto, quartier historique, connu du monde entier et symbole de la lutte noire contre l'Apartheid.

Soweto, créé pendant l'Apartheid pour accueillir les populations noirs chassées de leur quartier devenu "zone blanche", est le plus peuplé des townships d'Afrique du Sud, avec 1 300 000 habitants recensés en 2009, quasi exclusivement noirs encore aujourd'hui. Soweto comprend plusieurs quartiers, très disparates et inégalitaires, certains très riches, mais avec une pauvreté ambiante restant malheureusement bien majoritaire.


Au fond on peut voir de petites maisons identiques, construites pour reloger, contre un faible loyer, les habitants des "maisons" au premier plan. Refusant ou ne pouvant payer le loyer, elles restent finalement quasiment toutes inhabitées, puisque permettre leur accès à d'autres auraient pu provoquer des émeutes...

À l'origine, constituée de petites maisons alignées, Soweto a vu émerger, par son fort accroissement démographique, des bidonvilles.


Le deuxième pays le plus riche du continent africain est aussi le deuxième pays le plus inégalitaire au monde.

Pas moins de 60% de la population, soit environ 31 millions de sud-africains vivent dans la classe la plus pauvre avec moins de 617 dollars par an et plus de 50% des Sud-Africains vivent sous le seuil de pauvreté.

Les 10% les plus riches de la population possèdent 58% des richesses du pays tandis que les 10% les plus pauvres ne possèdent que 0,5%…


Bien que l'Apartheid est pris fin depuis un quart de siècle, en 2020, pour les sud-africains, inégalité rime encore avec couleur de peau... Les familles noires gagnent en moyenne cinq fois moins que les familles blanches.



En terme d'éducation le constat est simple, les enfants inscrits dans les écoles privées, payées au prix fort, trouvent un emploi sans difficulté à la sortie de l'école. De l'autre côté, les enfants issus des familles incapables de payer les milliers de rand demandés pour l'admission au privé, sont touchés de plein fouet par le chômage. Ils doivent se résoudre aux petits métiers de commerçants, mineurs, s’ils ne choisissent pas d’intégrer les réseaux criminels qui pullulent dans le pays…

De profondes lacunes responsables d'une pauvreté noire chronique...



L'Afrique du Sud connaît, comme en Europe, une grande vague migratoire, en provenance des pays limitrophes, attirés, en quête de travail, par l'apparente richesse du pays. Cela provoque malheureusement de violents actes xénophobes, allant jusqu'au meurtre, contre ces boucs émissaires, facile, représentant une concurrence au sein de l’économie informelle et pour les emplois peu qualifiés, pour la population sud-africaine sous qualifiée, frappée de plein fouet par le chômage.

"L'Afrique du Sud n’est pas encore une nation arc-en-ciel. A moins de prendre l’arc-en-ciel pour ce qu’il est, c’est-à-dire une juxtaposition des couleurs qui se côtoient mais ne se mélangent pas."

La première maison de Mandela où il de 1946 à 1962. Une maison typique, modeste avec seulement deux pièces, à l'image des centaines d'autres construites à l'identique, aujourd'hui, pour la plupart, modifiées et agrandies.


Winnie Madikizela-Mandela sur sa devanture, deuxième femme de N.Mandela et membre de l'ANC. Pendant les années d'incarcération de son mari, vivant toujours dans cette maison familiale, elle est régulièrement harcelée par les services secrets sud-africains, et arrêtée. Ces multiples arrestations et les conditions de détention terribles la font devenir petit à petit plus virulente dans sa lutte contre l'Apartheid.

Considérée comme trop radicalement anti-blancs, elle demeure une icône controversée mais qui a su attirer la sympathie de la population noire, moins aisée, sud-africaine

Reconstitution et mémoire, sur les lieux du crime, de cette sombre journée, où Hector Pieterson perdit la vie dans l'altercation en policiers et écoliers.

Mémorial en l'hommage de Hector Pieterson.

Et non vous ne rêvez pas, c'est bien un bidonville (ou banga pour Mayotte) ...en kit ! Pratique !

Houghton Estate


On change de décor, après les bidonvilles, les quartiers ultra riches, dont la population est principalement blanche, ponctuée par quelques "black diamond", souvent anciens de la lutte anti-apartheid, devenus richissimes et moteurs d'inégalités, sans complexes.


Ils se déplacent en 4×4 BMW ou Mercedes. Ils habitent dans les banlieues huppées de Johannesburg ou du Cap. Leurs anciennes maisons de Soweto, l’immense township jadis au coeur de la contestation, sont aujourd’hui de véritables palaces. Le luxe est devenu le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui, en exil ou en prison, ont connu de longues années de privations.


On est profondément choqués, presque plus que par les bidonvilles, devant la démesure de toutes ces "maisons", aux proportions indécentes et déraisonnables, devenues de véritables forteresses derrière leurs hauts remparts.

Si Nelson Mandela voulut retourner dans son ancienne maison à sa libération, plus proche de son peuple, il apparut rapidement impossible de sécuriser l'endroit. Il finit par accepter de loger à Houghton Estate, dans cette maison, garantissant plus aisément sa sécurité. Comme on peut le voir dans le film Invictus, Mandela appréciait tout particulièrement se lever aux aurores pour une course très matinale, pauvre garde du corps !

Le 5 décembre 2013, Madiba, père de la Nation Sud-Africaine et icône mondiale, s'est éteint dans sa maison à l'âge de 95 ans. Des messages sont laissés en son hommage partout devant la maison.


Si on avait un peu d'appréhension sur la ville de Johannesburg, on regrette finalement de ne pas avoir prévu une journée de plus pour explorer le centre de la ville, toujours avec Sara bien sûr !






Deux jours dans le Blyde River Canyon


Après la ville et l'histoire, place à la nature !


Il faut à peu près 5h pour aller de Johannesburg au Blyde River Canyon. La route, sans être belle, est impressionnante et rappelle les Etats-Unis avec ses grandes lignes droites, entourées de vastes terrains agricoles, anciennes fermes Boers, incendiées par les Britanniques lors de la Guerre des Boers.


Environ 37 millions d'hectares (environ un tier du territoire) sont cultivées en Afrique du Sud en faisant l’un des plus grands producteurs mondiaux de céréales, maïs, chicorée,...

Avec la fin de l'Apartheid, on aurait pu croire à une redistribution des terres agricoles des fermiers Blancs, qui détenaient alors 85% des terres arables, aux fermiers Noirs. Pourtant, aujourd'hui encore, 72% des terres agricoles appartiennent à des Blancs !


Après ce paysage assez monotone, du relief apparaît enfin. On traverse une partie du Canyon mais sans le voir vraiment. Ici pas de petites routes à flanc de montagne mais encore de grandes lignes, presque droites, larges, facilitant le travail pour les exploitations mais pas franchement adaptées à la découverte du canyon...

Les "forêts" qui nous entourent, constituées d'arbres trop parfaitement alignés, font en fait partie d'immenses exploitations forestières, donnant un côté artificiel à toute la région.

On profite des quelques heures qui nous restent et du beau temps (très très changeant, comme en haute montagne) pour avoir une première vue, un peu excentrée mais déjà impressionnante, sur le fameux canyon. L'accès pour la vue principale était alors fermé et nous n'avons pas osé forcer le passage... Peut-être étions nous dans une période vraiment peu touristique mais tous les accès aux différents points de vue semblaient fermés et non n'avons pu y accéder le lendemain qu'en se faufilant entre deux grillages...

Comme la plupart des touristes venant visiter le canyon, nous avons séjourné à Graskop, une petite ville, comme figée dans le temps et carrément déprimante, qui n'a d'intérêt que par sa localisation. C'est une petite ville "de passage", qui a tout de l'image qu'on peut se faire d'une ville américaine un peu "paumée", étalée, avec une grande route principale disproportionnée, où l'on trouve des restaurants aux enseignes un peu kitch.


Les sud-africains ne nous ont pas semblés, pendant notre voyage, être spécialement de fins gourmets et on trouve quasi exclusivement de la viande au menu (dont le l'autruche, du crocodile, de la gazelle,...), plutôt mauvaise pour le peu qu'on en ait goûtée...


Bref, une première journée mitigée au Blyde River Canyon et ses environs, rehaussée par notre adorable hôte, Cornelia, une petite grand-mère aux origines Afrikaner, aux petits soins.

Gods Window


On se rattrape sur cette deuxième journée, avec un beau programme, encore un beau temps (la chance !) et en prime de belles lumières !

Three Rondavels


Après avoir donc, forcé un peu le passage, on accède à une magnifique vue sur le canyon et sur les "Three Rondavels", nommées ainsi car leurs formes rappellent celles des huttes africaines (rondavels en Afrikaans).

Et sans prévenir, le célèbre panorama, parfaitement dégagé, se présente à nos yeux ! On reste un bon moment (tous seuls sur le site !) à profiter du spectacle qu'offre le troisième plus grand canyon au monde !

Le canyon fait 26 kilomètres de longueur et 750 mètres en moyenne de profondeur. Il est traversé par la rivière Blyde.


En pleine région historique du Transvaal, le canyon fait partie de l'histoire Afrikaner. Son nom lui fut donné en 1844 par deux femmes de Boers, qui attendaient leurs époux partis en expédition. Ne revenant pas et les croyant morts, elles baptisèrent la rivière "Treur River" (rivière des pleurs). Retrouvant finalement les rescapés sains et saufs, elles la renommèrent "Blyde River" (rivière de joie).

On ne s'en lasse pas !

Jusque dans le canyon la scission Blancs/Noirs est bien présente. Graskop est bien la seule ville Blanche et un peu touristique de la région mais ce n'est pas la seule ville. On croise aussi des hameaux, qui ressemblent plus à des bidonvilles, peuplés uniquement d'habitants Noirs, travaillant dans les exploitations locales ou sur les sites touristiques en tentant de vendre statuettes en tout genre (surement non produites en Afrique du Sud). L'accès à un site populaire de la région, les marmites de Bourke’s Luck Potholes, est d'ailleurs bloqué par des locaux lors de notre passage, manifestant à priori, peut être pour l'amélioration de leurs conditions de travail et de vie.

Lisbon Falls


Lisbon Falls offrent un spectacle grandiose avec des chutes de 92 mètres !

Berlin Falls


Presque toutes aussi impressionnantes, les Berlin Falls, tombent sur près de 80 mètres.

Mac-Mac Falls (70 mètres)

Mac-Mac pools


On finit cette belle journée en beauté avec un bon bain frais dans les piscines naturelles Mac-Mac, très appréciées des locaux.



Après une deuxième nuit à Graskop, retour à Joburg et direction Le Cap !!





5 jours à Cape Town et ses environs



Cité-mère de l'Afrique du Sud (fondée en 1652), Le Cap, nommée ainsi en référence au Cap de Bonne Espérance, découvert en premier, à 47 km de son centre. La ville s'est établie au pied de la Table Mountain.


Elle est la capitale parlementaire du pays aux côtés de Pretoria, capitale administrative et de Bloemfontein, capitale judiciaire.



De par son histoire, c'est une agglomération principalement métis (50 %) comprenant une minorité blanche (27 %) et une minorité noire (23 %). A la fin de l'Apartheid, une vague migratoire interne Noire se dirige vers Le Cap. Cela s'explique par la limitation des déplacements des populations Noires pendant l'Apartheid pour les maintenir confiner dans les Townships.



Il fait bon vivre à Cape Town où le climat est attractif, de type méditerranéen, avec peu de précipitations et beaucoup d'ensoleillement tout au long de l'année. La ville est par conséquent exposée à des périodes de sécheresse imposant à sa population des restrictions d'eau indispensables au quotidien.



Quartier Bo-Kaap


Le quartier de Bo-Kaap, situé à flanc de Signal Hill, abrite principalement une population métis, en grande partie musulmane, descendante des Malais du Cap, autrefois esclaves amenés par la V.O.C. pour pallier la pénurie de main d’œuvre dans la colonie. Après l'abolition de l'esclavage en 1834, ils restèrent en grande majorité au Cap et formèrent une communauté à part entière.


Le dédale de ruelles pavées aux maisons colorées attire aujourd'hui grand nombre de touristes. C’est un symbole car à l’époque de l’esclavage ils avaient interdiction de porter des vêtements de couleur et étaient toujours en blanc.


Cape Town City Center


En journée, la ville du Cap se visite sans aucun problème, tandis que la nuit, ses rues sont plutôt déconseillées ! On se balade une petite heure, pas forcément besoin de beaucoup plus, en appréciant le mélange entre anciennes maisons coloniales et buildings.

Long Street


C'est la rue la plus animée du Cap où se regroupent restaurants et discothèques. En-haut le restaurant africain "Mama Africa", très réputé pour son ambiance !



Vue sur le centre-ville du Cap depuis Signal Hill


Signal Hill est une colline, haute de 350 mètres, qui surplombe la ville du Cap. Elle est la moins élevée d'un massif comprenant par ailleurs la colline de Lion's Head, le Devil's Peak et Table Mountain mais offre déjà une vue impressionnante vue sur la baie du Cap !

Vue sur Lion's Head depuis Signal Hill


La ville du Cap qui s'étend jusqu'au flanc du Lion's Head.

Le City-Bowl


On appelle "City-Bowl", l’amphithéâtre naturel formé par Table Mountain (ci-dessus), Signal Hill, Lion's Head et Devil's Peak, au sein duquel on trouve le centre historique de la ville du Cap.



Table Mountain en fond, tient son nom de sa forme caractéristique, presque aussi plate qu'au dessus d'une table. Quand les nuages arrivent, on dit que la nappe est mise (en anglais, table cloth).

Derrière l'origine des célèbres nuages de Table Mountain, qui tombent en cascade sans atteindre la ville du Cap, existe une véritable légende...


"Autrefois, vivait sur la Montagne de la Table, Jan Van Hunks, un vieux pirate hollandais retraité d’une dure carrière de banditisme. Après des années à sillonner les mers, il était désormais temps pour lui de se reposer et de profiter de la vue majestueuse qu’offre la splendide Table Montain.

Un jour, tandis qu’il se relaxait et fumait la pipe, comme à son habitude, il vit un étrange homme, tout de noir vêtu, dont on pouvait à peine distinguer le visage. Van Hunks se leva et partit à sa rencontre.

Tous deux maintenant assis côte à côte, fumant la pipe, voilà que l’homme le narguait, le défiant pouvoir fumer plus que lui. Van Hunks, alors fumeur avéré, accepta de relever le défi. La compétition démarra, mais voilà qu’un énorme nuage de fumée commença à se former, tourbillonnant au-dessus de la montagne. Van Hunks continua à fumer de plus belle, tandis que l’épais nuage gris encerclait Table mountain.

A peine pouvaient-ils se voir, que soudainement, Van Hunks aperçut deux grandes cornes sortir de la tête de l’étranger. Très vite, il comprit que cet étrange individu n’était autre que le démon lui-même.

En colère à cause de cette défaite, le démon pour se venger, fit trembler Table Montain et tous deux, disparurent dans les entrailles de la montagne.

Aujourd’hui encore, quand les deux se retrouvent, la compétition reprend car jusqu’à ce jour, le démon n’a jamais réussi à battre Van Hunks. C’est pourquoi, selon la légende, lorsque l’on aperçoit les nuages tournoyant au-dessus de la montagne de la Table, il est déconseillé de s’y aventurer, au risque de se retrouver nez à nez avec ces deux personnages."


Le vent est fort depuis Signal Hill, on attendra un jour plus favorable pour l'ascension un peu vertigineuse du Lion's Head !




Plage de Camps Bay


Comme partout en Afrique du Sud, Le Cap n'échappe à cette inconditionnelle séparation Blancs-Noirs et Camps Bay en est un "bel" exemple ! En effet, la plage, interdite aux habitants Noirs du temps de l'Apartheid, est encore aujourd'hui quasi exclusivement fréquentée par des Blancs. Les habitations ultra modernes qui la surplombent, ont pour résidents des Blancs fortunés, véritables "m'as-tu-vu".


Encore une fois, de manière générale, il y a les quartiers riches, blancs, et les quartiers pauvres, Noirs.

En opposition, les "Cape Flats", quartier pauvre hérité de l'apartheid et constitué de petites maisons en mauvais état mais aussi majoritairement de bidonvilles. Les populations les plus défavorisées, quasi-exclusivement Noires ou Metis, du Cap y vivent.

Le Cap compte 3,8 millions d’habitants et 40% des foyers vivent en dessous du seuil de pauvreté. Plus de 20% de la population vit dans des logements informels.


La plage est très belle et avec d'impressionnants rouleaux ce jour-là ! En prime, on a la chance d'assister à une course de vélo qui longe la côte puis traverse tout Cape Town !

On se protège comme on peut...



Pour cette deuxième journée au Cap, c'est un programme chargé qui nous attend ! On commence par notre gros coup de cœur de notre séjour, la réserve naturelle du Cap de Bonne Espérance ! Si c'était à refaire, on y aurait prévu la journée entière même si, en arrivant quasiment les premiers sur le site, on a déjà bien profité !


Avant d'arriver dans la réserve, on longe toute la très jolie côte Est du Cap et ses petites villages de pêcheurs...et surfeurs !

Les belles lumières du matin...

Une fois entrés dans la réserve, on se retrouve presque seuls sur le site, on s'arrête comme on veut en plein milieu de la route pour photographier cette belle nature à l'état sauvage ! A notre retour, la file d'attente de voitures fait plusieurs centaines de mètre avant l'entrée de la réserve !

Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et on comprend très vite pourquoi ! En effet, avec près de 9000 plantes recensées, pour la grande majorité endémique de la région, le Cap de Bonne Espérance est un écosystème qui abrite une végétation unique.

Une flore exceptionnelle mais aussi une faune très riche avec de nombreuses espèces d'oiseaux dont des autruches, des antilopes, des zèbres (pas vus )': ), des tortues et beaucoup de babouins. On se méfie de ces derniers qui, peu impressionnés par les humains, qu'ils ont l'habitude de côtoyer, peuvent se montrer un peu agressifs quand il s'agit de voler de la nourriture ! Plusieurs gardes armés protègent même les parkings et principaux points d'arrêt de la réserve.

Sur la côte, on peut avoir la chance d'observer des phoques, des manchots, des dauphins et même des baleines !

Les belles plages sauvages du bout du monde !

Toutes n'ont pas la même chance qu'elle (que lui ? car c'est un mâle !). En effet, l’Afrique du Sud occupe le premier rang mondial de la production d’œufs, de plumes, de cuir, de graisse et de viande d’autruche...

On ne s'en lasse pas ! Attention toute de même à ne pas y laisser un orteil car les eaux, venues du Pôle Sud, sont glacées !

Çà y est, nous voilà au bout de l'Afrique ! Enfin, un des bouts ! En effet, le point le plus au sud n'est pas le Cap de Bonne Espérance mais le Cap des Anguilles, à 149km à l'est. Bonne Espérance est le point le plus au sud-ouest du continent Africain !

Cependant, lorsque l'on suit la côte, le Cap de Bonne-Espérance marque le point où l'on commence à voyager plus vers l'est que vers le sud !

Ainsi, Le Cap eut, et a encore, une grande place dans l'histoire de la navigation. Les Portugais puis les Hollandais avaient comme objectif commun de contourner ce cap afin d'établir des relations commerciales directes avec l'Extrême-Orient.


Au pied du Cap, un spectacle grandiose, la nature en harmonie. On reste là, tous seuls, à observer, tout simplement, pendant de nombreuses minutes. Notre plus beau souvenir de ce voyage !

Éléphant de mer ?

La danse des oiseaux


Le cap de Bonne-Espérance, à proprement parlé, est un promontoire rocheux sur la côte atlantique de l'Afrique du Sud, à l'extrémité de la péninsule du Cap, au sud de la ville et qui ferme à l'ouest la False Bay.

Le Cap de Bonne-Espérance vu de Cape Point

Un véritable explorateur...

Cape Point


Au fil des siècles, Le Cap, de par les très forts courants marins au large générés par la rencontre des deux géants, les Océans Indiens et Atlantique, a vu sombrer et échouer à ses pieds grand nombre de navires, faisant de lui le "Cap des Tempêtes".


Et on veut bien le croire, à Cape Point, les vents sont tellement forts qu'on tient à peine debout et les vagues viennent s'écraser avec force sur ses falaises !

Le phare de Cape Point





La côte est du Cap nous réserve encore aujourd'hui de belles surprises avec les superbes plages de Simon's Town, dernière ville de False Bay avant la réserve, majoritairement blanche, comme toutes les villes côtières du Cap.


Simon's Town, sous ses influences british, rappelle les villes côtières anglaises comme Brighton. En effet, la ville fut une importante base navale de la Royale Navy britannique (puis de la marine sud-africaine).

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle servit de port de refuge pour les navires alliés.

Boulder's Beach, avec son eau turquoise, fait penser aux Seychelles, excepté l'eau glaciale !

Rencontre avec les Manchots du Cap


Si la plage, très belle, vaut déjà à elle seule le détour, c'est sa célèbre colonie de Manchots du Cap, qui la rend incontournable, attirant chaque année plus de 60000 visiteurs ! C'est beaucoup, mais, comme pour les safaris, le tourisme génère les principaux fonds pour les organismes de protection.


Les manchots d'Afrique du Sud sont menacés par la perte de leur habitat, la baisse de poissons et leurs voisins humains qui empiètent toujours plus sur leur territoire. En 10 ans, de 2000 à 2010, la population a perdu 90 % de ses effectifs.

Ils appartiennent à la famille des oiseaux et vivent en colonies sur 24 îles entre la Namibie et l'Afrique du Sud. Boulders Beach est un peu une exception puisqu'elle fait partie des deux seules colonies du continent.

Différents points d'observation et des passerelles ont été installés sur la plus grande plage pour l'observation de la charmante colonie. Celle-ci leur est donc entièrement réservée, sans accès sur la plage, garantissant un minimum de respect de leur habitat. En revanche sur les autres plages, il est possible de se baigner avec eux...


Les ailes des manchots, devenues inutilisables pour le vol, en font en revanche, d'excellents nageurs et pêcheurs !





Table Cloth


La journée n'est pas terminée ! On enchaîne avec un incontournable pour les habitants du Cap, l'ascension du Lion's Head au coucher du soleil ! Et en effet, c'est une activité très populaire, on est loin d'être les seuls à avoir eu la même idée !

Le temps est encore avec nous, un beau ciel dégagé sur le Lion's Head et une vue impressionnante sur le Table Cloth, la nappe de nuage qui habille Table Mountain.

Le pic rocheux, haut de 669 mètres doit son nom à sa forme caractéristique qui évoqua une tête de lion (euh il faut bien chercher !) aux colons néerlandais.

La montée commence tranquillement mais se transforme presque en escalade sur la fin, avec des passages avec cordes et échelles. Beaucoup attendent le coucher du soleil depuis le sommet et redescendent...à la lumière du portable ! On passe notre tour !

On profite de la vue imprenable depuis là-haut à 360° sur le Cap et ses environs, entre ville et montagne.

Pas le temps de souffler plus de 5 min, il est temps de redescendre avant la nuit !

On comprend vite pourquoi la randonnée est conseillée le soir ! Même si le soleil finit par se cacher derrière les nuages, les lumières sont incroyables !

Une seule randonnée, plusieurs paysages ! La vue évolue complètement au gré de la lumière. C'était dur après cette longue journée et la flemme a failli avoir raison de nous mais l'effort est très largement récompensé !

Le clou du spectacle, la lune qui vient nous surprendre et l'éveil nocturne du Cap.




Chaque jour nous guettions la météo, un peu dépité, dans l'attente de cette nouvelle...un temps dégagé sur Table Mountain. Pas le temps d'y réfléchir à deux fois, on change de programme et on fonce, direction la montagne de la Table, tant pis pour nos pauvres jambes ! En effet, une fois les nuages installés, ils peuvent y rester durant plusieurs jours et il est alors inutile de grimper au sommet.

Le téléphérique et le Lion's Head


Pour monter, deux choix possibles, le téléphérique, inauguré en 1929, ou à pieds ! On décide de garder le téléphérique pour la descente.


Plusieurs chemins de randonnée existent, plus ou moins recommandés, mais dans tous les cas, si l'ascension est relativement courte, elle est intense !

Au sommet, à 1080 mètres, on gagne le plateau, le haut de la table, qui a valu le nom à cette montagne, long d'environ 3 km d'un bord à l'autre, flanqué à l'est de Devil's peak et à l'ouest de Lion's Head.

C'est sans aucun doute la plus belle vue sur toute la péninsule du Cap !

Plusieurs sentiers sillonnent le plateau, offrant différents points de vue sur la péninsule et permettant d'apprécier la faune et la flore locales.

Klipsinger, petite antilope indigène réintroduite dans le parc


A l'arrivée du téléphérique, la vue, incroyable, a valu à la Table Mountain, d'être classée parmi les sept nouvelles merveilles du monde !


S'il est dommage de louper l'ascension à pied de la montagne, la descente en téléphérique, bien que brève, avec sa cabine tournant à 360°, est une expérience à faire, sans aucun doute !

La montagne de la Table vue d'en bas




Jardins de Kirstenbosch


Même si on met difficilement un pied devant l'autre, après deux randonnées sportives sans entrainement, on profite tout de même de cette belle fin de journée pour aller faire un tour au jardin de Kirstenbosch !

Sa situation exceptionnelle aux pieds de Table Mountain, son impressionnante collection et sa célèbre passerelle, en font l'un des jardins les plus réputés au monde !







Franschhoek


Pour cette quatrième journée au Cap, on prend un peu de distance avec la ville pour nous rendre...sur la route des vins ! N'étant pas des amateurs, on était un peu mitigé mais tous les guides étaient unanimes, les villes de Franschhoek et Stellenbosch valent le détour !


On commence par Franschhoek, le plus réputé, à 80 km du Cap, un village au centre typique de l'héritage Afrikaaner et entouré de domaines viticoles ! En effet, jusque dans les années 80, le village est entièrement afrikaner, dont les descendants sont les Huguenots français, venus autrefois développer les domaines viticoles du Cap.



Ici encore toujours le même constat, une séparation systématique Blanc-Noir, synonyme d'inégalités. En effet, si les Blancs ne représentent que 5% des habitants de Franschhoek, ils représentent plus de 75% des habitants du quartier central, chic et touristique, Huguenote. La grande partie des habitants de Franschhoek, Métis ou Noirs, habitent dans un quartier bien plus populaire.

Le quartier central, Hugenote, principal lieu touristique de Franschhoek, est composé d'une rue principale menant au mémorial (ci-dessus) et au musée consacré aux Huguenots, qui reçoit chaque année 60 000 visiteurs dont 40 % de Français.

On trouve quand même notre bonheur grâce aux quelques brasseries locales, qui permettent une délicieuse dégustation de bières dans certains restaurants du centre.


Si le centre-ville est plutôt agréable, il n'a franchement rien d'incroyable, nous ne sommes tout de même pas franchement convaincus que Franschhoek constitue un détour incontournable lors d'un passage au Cap, à moins d'être amateur de vin et de visiter un des vignobles alentours.

Maison typique de Stellenbosch


Fondée en 1679, c'est la deuxième plus ancienne ville d'Afrique du Sud ! A environ 50 km du Cap, Stellenbosch est réputée pour son université, son architecture hollandaise, ses domaines viticoles et pour les Springboks (équipe de rugby à XV qui représente l'Afrique du Sud dans les compétitions internationales). Avec une population majoritairement blanche, descendante des premiers colons, dont la langue maternelle est l'afrikaans (cours en afrikaans à l'université), la ville a un cœur Afrikaner (la ville fut un pilier du nationalisme afrikaner)


Il est très agréable de se balader dans ses rues, aux allures de campus géants, entourés des beaux édifices issus de l'héritage colonial hollandais.





Plage de Kalk Bay


Pour notre dernière journée en Afrique du Sud, un peu de repos ! On profite de la jolie plage de Kalk Bay et ses belles cabines colorées ! Beaucoup se baignent mais malgré le beau temps, avec une eau plus froide qu'en Bretagne, on passe notre tour ! Mayotte nous a rendu frileux !

Kalk Bay est un petit village de pêcheurs, d'environ 700 habitants (55% de Blancs) donnant sur la côte ouest de False Bay.


La pêche a toujours joué une place primordiale pour le village. Kalk Bay se développe dans un premier temps grâce à la chasse à la baleine, provoquant même la quasi extinction de la population de baleines vivant autour de ces rives... Plus tard, c'est la pêche au poisson qui se développe.

Avec l'arrivé du chemin de fer, le petit port se transforme peu à peu avec l'ouverture d'hôtels et commerces.

Aujourd'hui, le village est connu pour ses magasins d'antiquités, d'art et vintage (le bonheur !). On passe une très bonne après-midi à se balader dans ses rues, dans une ambiance qui nous rappelle les vacances à la mer.


Encore de très belles vacances qui se terminent, tellement variées, qu'on a l'impression d'avoir visité plusieurs pays !




 
 
 

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