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Roadtrip sur la RN7 au cœur de Madagascar

  • Photo du rédacteur: Lena Denais
    Lena Denais
  • 13 déc. 2019
  • 20 min de lecture

Un voyage sur l'île Rouge synonyme de choc culturel, rencontres, scènes de vie et paysages variés !



Salama !

(bonjour en malgache)



Madagascar est une destination incontournable de l'Océan Indien depuis Mayotte et il faudra plusieurs voyages pour bien découvrir toutes les richesses de la grande île, longue de 1 580 km et large de 580 km ! En superficie, elle est même un peu plus grande que la France. Elle est séparée du continent africains par le canal de Mozambique.


Elle compte plus de 25,6 millions d'habitants, d'origine afro-asiatique et répartis en 18 groupes ethniques. La population est en majorité Chrétienne, Catholique ou Protestante, l'Islam est aussi présent mais minoritaire.


Nous nous y rendons en octobre, haute saison touristique (même si on est très loin des hordes de touristes qu'on peut croiser dans d'autres pays) où la température est idéale. Comme à Mayotte, on distingue deux grandes saisons, la saison sèche, d'avril à octobre et la saison des pluies, de novembre à mars, avec quelques particularités géographiques : une région plus froide, les Hautes Terres ; une plus humide, la côte est ; et une plus sèche, la côte ouest, le tout agrémenté de quelques cyclones...


Notre courte escale à Diego, dans le nord, nous met tout de suite dans le bain, avec un véritable bon dans le passé ! On retrouve des voitures devenues voitures de collection depuis un bon moment en métropole ! Pas de scanner pour les bagages ou de voiturettes pour les tirer, ici on fait tout à la main !


Madagascar est malheureusement connue pour être l'un des pays les plus pauvres au monde avec plus de 8 personnes sur 10 vivant sous le seuil de pauvreté ! Le salaire moyen à Madagascar est d'environ 43 €, l'un des plus faible au monde. L'espérance de vie des malgaches est seulement de 65 ans !


Leur monnaie, l'Ariary a peu de valeur puisque 4000 Ariary équivalent à seulement 1 euros !


Arrivés à Antananarivo, il nous faudra plus de 2h30 pour parcourir les quelques 20 km, bondés de monde, nous séparant de l'hôtel !


Même après l'Inde, même après Mayotte, le choc reste total face à la pauvreté ambiante qui nous frappe dès les abords de la ville. Dans le dédale de rues sombres, l'insécurité se fait immédiatement ressentir. Attention à ne pas se balader seuls dans la vie et sans rien (bijoux, sacs, argents) d'apparent.

On croise beaucoup de personnes à la rue et notamment des enfants se déplaçant souvent en groupe.


Notre bel hôtel pour cette première nuit à Madagascar, est un vestige du colonialisme. En 1896, Madagascar devient colonie française sous l'impulsion du général Gallieni qui "pacifie" d’abord l’île avec brutalité (près de 100 000 morts sur une population totale de 2,5 millions d’habitants).


Les gouverneurs suivants mettent en place une administration efficace (création de 8 régions puis 6 qui constituent les provinces actuelles) et entreprennent le développement de l’île (voies de communication, urbanisation, santé, exportation, exploitations,...).


Mais cela ne profite qu'à une minorité de malgaches. Le mécontentement se généralise face à cette "francisation" forcée et la volonté d'indépendance gagne du terrain.

Il faudra attendre le 26 juin 1960, aujourd'hui fête nationale, et quelques dizaines de milliers de morts, pour que l'indépendance soit finalement déclarée.





Pendant ce temps là sur le trottoir d'en face, des enfants installent leur couchage pour la nuit, fait de cartons.


Quelques associations, comme l'association française humanitaire "Les Enfants du Soleil", existent pour leur venir en aide. Son objectif est de réinsérer ces jeunes dans la société.

Ils proposent des nuits en centre d'accueil, tentent si possible de réinsérer les enfants dans leur famille en organisant un suivi et une aide financière ou, si c'est impossible, placent l'enfant en foyer jusqu'à leur majorité puis les aident dans la recherche d'un emploi.

L'asso vient aussi en aide aux femmes abandonnées dans la rue avec leur enfant.




D'Antananarivo à Antsirabe : 170 km


Nous avons choisi, pour ce premier voyage à Madagascar, de partir avec un guide de la très sérieuse agence MalagasyTour.


C'est donc Tahiana, un chauffeur-guide depuis déjà 15 ans, qui nous accompagnera tout au long de notre périple sur l'île, qu'il connaît par cœur.

Notre parcours consiste à descendre toute la, très connue, Route Nationale 7, reliant Antananrivo à Tulear sur près de 1000 km et mêlant sur son trajet scènes de vie du quotidien (travailleur) malgache et arrêts dans les différents parc Nationaux du pays.


Pas de transports en communs sur la RN7 mais seulement les fameux "taxis-brousse". C'est l'autre solution, non recommandée, pour voyager moins cher sur l'île. Ils ont mauvaise réputation et il suffit d'en voir un pour comprendre ! Tout l'intérieur est réaménager pour accueillir un maximum de personnes. C'est donc un long voyage qui nous attend, les uns sur les autres, dans la chaleur et avec très peu de pauses, si on choisit cette option ! Petites vessies s'abstenir ! En effet, les taxis-brousse n'ont aucune vocation touristique et sans les pauses (très fréquentes) avec les commentaires du guide et le lien qu'il peut créer avec les locaux, le voyage perd tout son intérêt !

De plus, avec un chargement bien supérieur à la réglementation (mais autorisée via des pots-de-vin à la police), les taxis-brousse, voyageant aussi de nuit malgré les risques connus, et sont en proie à des attaques régulières !


6h30, c'est déjà l'effervescence dans la grande ville. Antananarivo ou Tananarive, avec ses quelques 2,6 millions d'habitants, est la capitale de Madagascar.


C'est l'une des villes les plus polluée au monde et on comprend rapidement pourquoi au grand jour avec la densité de population, d'habitation et le grand nombre de voitures, anciennes pour la plupart !


Avec une forte croissance démographique et la grande pauvreté des régions rurales, beaucoup voient les villes comme l'espoir d'une vie meilleure. Malheureusement, il suffit de regarder les rues de Tana et tous ses sans-abris, pour constater que cet exode rural n'a souvent pas la fin heureuse escomptée.


Même si le français est la deuxième langue officielle de Madagascar, elle reste peu parler et comprise par la population locale. La langue officielle est le malgache mais qui regroupe 11 dialectes, dont le "shibushi" parlé par les malgaches de Mayotte. Le "merina", dialecte des Hautes Terres et de Tana, constitue la langue commune, utilisée entre les personnes de différentes régions.

Première mission de la journée, sortir de Tana et ce n'est pas une mince à faire en ce samedi où les marchés envahissent toutes les rues, un véritable spectacle de rue !

Deuxième épreuve de la journée, goûter le gâteau local, renommé par nos soins "gâteau-fumé" ! Et oui, préparé dans des fours à charbon de bois, on a littéralement l'impression d'avoir ouvert la bouche dans le four ! Bon on passera notre tour la prochaine fois... sauf papa !

Des taxis-brousse, pour une fois peu chargés !


On compte environ 4 heures de route pour parcourir les 170 premiers kilomètres d'Antanarivo à Antsirabe. La route nationale ressemble plutôt à nos départementales de métropoles, parsemées à droite, à gauche de nids de poule.


On croise peu de voitures sur les routes. Les camions de marchandises, les taxis-brousse et vans de touristes constituent la quasi-totalité des véhicules circulants. La plupart des malgaches utilisent les taxis-brousse pour se déplacer car très rares sont ceux qui ont les moyens de s'offrir une voiture.


La maison malgache "typique" en briques est toujours organisée de la même manière : au rez-de-chaussée on trouve les animaux ; au premier les "couchages", simples nattes posées au sol, où dorment 15 à 20 personnes dans une seule petite pièce ; sous le toit on trouve la cuisine avec le foyer alimenté au charbon de bois, de quoi bien enfumé toute la maison !



Partout dans le pays, on croise des malgaches arborant des t-shirts orange pétant à l'effigie du président. Plus qu'une réelle foi en leur président, un t-shirt gratuit reste un t-shirt, dans une population ne possédant pas grand chose.


Andry Rajoelina, ancien maire de Tana, devient président de Madagascar pour la première fois en 2009. Une prise de pouvoir, considérée par la communauté internationale comme un coup d'état.

En 2013, lui et son prédécesseur, alors en exile en Afrique, sont interdits de se présenter.


Les deux rivaux se retrouvent pour l'élection de 2018. La campagne pour la présidence devient rapidement synonyme d'escalade de moyens pour convaincre le peuple malgache, et à ce jeu, Rajoelina remporte haut la main avec la distribution en masse de ses fameux t-shirts ! Il remporte l'élection devenant, à seulement 44 ans, président pour la deuxième fois de son pays.


Entre crises politiques, rivalité et une corruption toujours plus présente, la politique malgache peine à sortir son pays de sa situation dramatique en terme de pauvreté et respect des droits de l'Homme.


Tout le long de la route, excepté dans le sud, trop aride, on croise des rizières produisant l'élément base de l'alimentation malgache, le riz, au menu matin, midi et soir ! Cela représente en moyenne 200 kg par habitant et par an faisant des malgaches "le deuxième plus grand consommateur de riz"!

Pour beaucoup de foyer, la culture du riz est une activité de subsistance, souvent insuffisante.


Piquage du riz


Pause déjeuner : au menu ? du riz bien sûr !

La culture du riz à Madagascar se travaille comme il y a mille ans et plus, avec des zébus voire même par traction humaine. Difficile de faire face à la concurrence internationale avec un rendement de production aussi faible (19ème), obligeant même le pays à devoir importer une partie de son riz...



A Ambatolampy, se trouve la célèbre fabrique artisanale de cocottes... en aluminium qui fournit l'ensemble des foyers malgaches du pays.

Elles sont prisées par les malgaches pour leur légèreté et leur bonne capacité à diffuser la chaleur dans les fours à charbon de bois.


Récemment, La Réunion et Mayotte, ont interdit leur importation de part les effets néfastes sur la santé, connus et actés, de l'aluminium.

Les conditions de travail des fabricants de cocotte nous laisse rapidement quelque peu perplexes et inquiets sur leur avenir en terme de santé... Ils travaillent, toute la journée, sans protection lors de la manipulation de l'aluminium fondu et respirent les particules d'aluminium présentes dans l'air ambiant.



Pour ce qui est de la fabrication, un moule est formé en tassant de la terre autour d'une cocotte déjà formée, qu'on enlève par la suite. Une petite cheminée est laissée pour pouvoir y faire couler l'aluminium fondu, qui provient de pièces de récupération.

Une fois sortie du moule et refroidie, il reste à scier les bords irréguliers de la cocotte.


La Three Horses Beer, créée en 1956, est la bière phare à succès mondial de Madagascar, qu'on trouve dans tous les restaurants, hôtels et magasins de l'île !




Atelier de broderies : les motifs sont dessinés à la main sur le tissus, sans modèle ! Place à l'imagination !


Atelier récup' : avec trois fois rien, il fabrique des vélos, touk-touk, scooters et autres !

Polissage de la corne de zébu (provenant d'abattoirs).


Du riz, toujours du riz, toute sorte de riz !


Balade dans les rues d'Antsirabe

Située dans la région des Hautes Terres, à 1400 mètres d'altitude, Antsirabe est une des villes les plus froides de Madagascar avec des températures pouvant avoisiner 0° pendant l'hiver australe.






On trouve beaucoup de "pousse-pousse" à vélo dans la ville mais aussi malheureusement humains...





D'Antsirabe à Ranomafana : 227 km



Transformation de pierres semi-précieuses. Benjamin repart avec un beau jeu malgache, le "Fanorona", joué dans toutes les régions, qui rappelle un peu le solitaire et le jeu de dame.



Madagascar ou la quête du saphir !

Outre les pierres semi-précieuses, Madagascar est connu pour la richesse de ses terres du sud-ouest en pierres précieuses, exploitées dans des conditions inhumaines où la vie des mineurs ne fait pas le poids contre les quelques grammes d'un saphir...


" Sur cette plaine desséchée du sud-ouest de la Grande Île, des centaines de trous juste assez larges pour un homme donnent au paysage un air de zone de guerre. Les mineurs en remontent des kilos de gravats dans un ballet continu. Autour d'eux, des enfants courent et des femmes font la cuisine sous des abris de fortune, le tout sous l'oeil de quelques hommes venus surveiller le site avec leurs fusils de chasse. À Betsinefe, Germinal rencontre Mad Max. (...)

Albert Soja remonte péniblement à la surface. Comme la plupart des mineurs, il ne touche pas de salaire pour ses allers et retours dans les entrailles de la terre. Seules les rares pierres précieuses qu'il trouve lui rapportent quelques dizaines d'euros pièce. "Bien sûr que ça fait peur, mais quand on veut réussir, il faut prendre des risques", lance t-il, un bonnet vissé sur la tête malgré une chaleur suffocante. "Rien que de creuser le trou, ça prend beaucoup de temps, presque deux semaines. Souvent on ne trouve rien... ça peut prendre des mois pour trouver quelque chose d'intéressant."


Faute de saphir à vendre, sa "paie" se résume à quelques portions de riz ou de manioc fournies par un de ses "patrons". Souvent d'origine srilankaise, ils sont propriétaires des boutiques de pierres précieuses de la ville voisine de Sakaraha. "Les patrons financent notre nourriture et notre matériel. Ça nous permet de tenir le coup, sans leur aide on aurait faim, explique Albert Soja, ensuite, on est obligé de leur vendre les pierres." Derrière son bureau qui donne sur la rue, Sunil W. J., un de ces "patrons", scrute avec une petite lampe torche les derniers saphirs bleus, roses ou jaunes clairs achetés aux mineurs.

Ses deux gardes armés font la tournée des puits alentours pour "collecter des pierres" et payer la nourriture des mineurs. Les meilleures sont envoyées au Sri Lanka pour y être "polies, taillées et vendues", raconte Sunil dans un anglais rocailleux. Le commerce est juteux. Pour un saphir vendu au Sri Lanka 300 dollars, il verse dix fois moins au mineur. "Il y a des jours meilleurs que d'autres, mais c'est un business qui a de l'avenir", affirme-t-il en riant. Quand vient la question des impôts, Sunil W. J. est soudain moins précis dans ses calculs et évoque une taxe sur ses exportations d'environ 10 % qu'il assure payer aux autorités. Théoriquement, l'extraction des saphirs est régie par le Code minier malgache, qui exige l'obtention de permis d'exploitation et la redistribution d'une part des taxes vers les communes. Mais dans la pratique, l'exploitation largement sauvage des pierres précieuses ne rapporte pas grand chose aux caisses de l'État.


Selon un rapport de la Banque mondiale, environ 250 millions de dollars d'or et de pierres précieuses ont été exportés illégalement de Madagascar en 2011. (...) "






Ici nous ne sommes plus les "Mzungu" mais les "Vasa", un statut de "blanc fortuné" rapidement attribué et pas toujours facile à accepter.

Et oui nous voilà millionnaires dès la sortie de l'avion, en retirant 1 million d'Ariary (250 euros), nous donnant l'impression de jouer au monopoly avec tous ces billets !


Impossible de s'arrêter le long de la route sans que quelqu'un ou souvent tout un groupe d'enfant viennent demander "des bonbons, des cadeaux", en français, ou de l'argent, comme ce monsieur qui s'empresse de venir nous voir pour prendre une photo de lui contre quelques sous.


A Madagascar, le pourboire, ancienne tradition française coloniale, est très répandu, en échange de tout service rendu.

Non habitués à cette pratique, cela donne parfois l'impression de fausser les rapports humains. On ne sait plus si les efforts ou services sont sincères ou seulement pour obtenir un bon pourboire . Mais comment leur en vouloir ?

Les enfants, dès le plus jeune âge acquièrent cette notion que tout a une valeur monétaire...même une partie de foot ! (n'est-ce-pas Benjamin ;) )


Il n'est pas toujours facile de savoir quoi donner car si 4000 ariary représentent peu de chose pour nous, c'est déjà une somme assez importante pour la plupart des malgaches.

Si on peut avoir l'impression de les aider sur le moment, cela entretient aussi la mendicité et n'améliore pas leur avenir. Peut-être vaut-il mieux déjà penser à d'autres forme de remerciements comme les savons, vêtements ou nourriture... Et surtout donner à des associations, comme "les Enfants du Soleil", qui travaillent sur place, au quotidien, et sont plus à même d'apporter de réels changements.









Les enfants rencontrés ont souvent des vêtements en piteux état, de très jeunes filles portent déjà en écharpe leur petite sœur ou frère encore bébé sur le dos. Sans adulte avec eux, ils se baladent en groupe d'enfants.







La marqueterie : empiècement de différentes pièces en bois qui forment des décors.



Distillerie










Journée dans le parc National de Ranomafana


Avant d'arriver dans la belle et protégée réserve de Ranomafana, c'est un spectacle affligeant qui s'offre à nous. Celui d'une forêt réduite en cendres... On peut lire la tristesse dans les yeux de Tahiana, qui à chaque passage voit la forêt disparaître un peu plus.




La déforestation, à Mada, s’explique par trois activités :


La culture sur brûlis ou « tavy » en malgache, qu'on croise aussi à Mayotte, est utilisée pour convertir la forêt tropicale en rizières. On coupe quelques hectares de forêts, on les brûle, avant d’y planter du riz. Après un ou deux ans de production, la parcelle est laissée au repos pendant 4 à 6 ans, puis on répète le procédé. Au bout de 2 ou 3 cycles, les nutriments du sol sont épuisés et la terre est envahie par des broussailles ou de l’herbe. Sur les pentes, la nouvelle végétation est souvent insuffisante pour « tenir » la terre, provoquant ainsi érosion et glissements de terrains. Même après 30 ans, la forêt n’est pas capable de se régénérer sur ces terres brûlées.

Dans un quotidien de survie au jour le jour, les conséquences à long terme de leurs actions ne sont pas leur première préoccupation, s’il reste de la forêt à brûler, autant le faire avant le voisin.



L’exploitation forestière illégale est un problème qui touche, à cause de la grande valeur du bois (bois de rose, palissandres, ébènes), les forêts tropicales de l’Est de Madagascar.


La production de charbon de bois pour laquelle les forêts sont coupées à un taux alarmant. A Madagascar, plus de 85% des ménages utilise le charbon de bois, combustible le moins cher, que ce soit en milieu rural ou en ville.


10kg de bois ne donnent qu’un kilo de charbon. On estime à environ 402 000 tonnes la consommation de charbon de bois en 2012, soit environ 110 000 ha de forêt décimée ! Il faudrait reboiser au minimum 20 000 ha chaque année pour empêcher la déforestation causée par la production de charbon de bois.




La réserve couvre plus de 41000 hectares de forêt tropicale, où cohabite une flore et d'une faune unique, composée d’espèces rares malheureusement en voie d’extinction.



Fougère arborescente

L'arbre du voyageur


Orchidée sauvage

Grâce à notre pisteur, nous avons la chance d'observer 6 des 26 espèces recensées dans le parc dont le très rare "Hapalémur doré".







Notre guide, au milieu, et son pisteur à sa droite.


A Ranomafana, la ville du même nom, tous les habitants sont rémunérés, directement en tant que guide ou pisteur, ou indirectement par le tourisme généré par le parc ( restaurants, hôtels,...).

La formation pour devenir guide n'a rien de facile et comprend 5 années d'études, entrecoupées par de rudes sélections. Entre basse et haute saison, il gagne au final un peu plus d'une centaine d'euros par mois


A 27 ans, notre guide rêve de voyages, de Paris, des Etats-Unis. "Dans dix ans j'espère..." nous dit-il et nous rappelle par la même occasion la chance que nous avons...


Des tribus, vivant dans la forêt tropicale, coupées du reste du monde, se sont vues obligées de la quitter lorsqu'elle est devenue parc national, pour finalement rester à ses abords. Ils y vivent toujours en autarcie mais avec quelques éléments, comme leurs vêtements, témoignant de la proximité de la ville et du passage des touristes.



De retour à Ranomafana après une journée de marche dans la réserve.



Dans les rues de Ranomafana.




On retrouve nos copines de Mayotte !

Tissage du coton et de la soie, il faut 3 jours pour confectionner un foulard !




De Ranomafana à Ranohira : 290 km



Tout le long de la RN7, on peut observer des briqueteries artisanales.


Pendant longtemps uniquement végétales, les maisons ou "case", évoluent dans un premier temps en maison de terre avec la technique du torchis. Il faut attendre le 19ème siècle pour voir arriver les premières briques. Le bois, rare et cher, était réservé à l'aristocratie.


Encore aujourd'hui, la maison de brique reste réservée au malgaches disposant de certains moyens financiers.

Les briquetiers, pour récupérer l'argile, louent les rizières aux paysans pendant la basse saison, qui ont donc une double fonction selon la période de l'année.

Pas de machine, comme partout à Madagascar, le travail se fait à la main : on extrait l'argile à la pelle pour ensuite le malaxer pieds nus.

Une à une et à l'aide de moules en bois, on forme des briques ou des tuiles, avant de les laisser sécher au soleil.

La cuisson se fait dans un four constitué de 20000 à 30000 briques. C'est un travail méticuleux. En effet, il faut un mois pour le fabriquer !

Au total, 80% des briques seront cuites correctement.

Avec une production très énergivore par l'alimentation des fours à briques, la fabrication de briques malgaches n'a rien d'écologique et participe à la dégradation accélérée de l'environnement...


Dans un pays faisant face quotidiennement à la pauvreté, la réalisation des droits de l'enfant reste malheureusement encore très partielle.


Selon l'UNICEF, "plus de 80% des mineurs vivent sous le seuil de pauvreté" et dépourvus d'infrastructures de base (accès à l’eau potable, à l’assainissement, aux écoles, etc.).


De part cette pauvreté, "un quart des enfants malgaches de 5 à 17 ans sont obligés de travailler pour aider leurs familles".

L’ONU dénonce le développement de formes modernes d’esclavage à Madagascar, notamment dans les mines ou les carrières de pierre où les enfants y sont davantage exposés à la violence, l’exploitation sexuelle et aux maladies respiratoires, causes de décès précoce.



Un autre phénomène prend de l’ampleur, celui de la traite des personnes, en particulier des enfants, de Madagascar vers les pays voisins et le Moyen-Orient à « des fins de servitude domestique et d’exploitation sexuelle ».

Un grand nombre de travailleurs du sexe sont des jeunes filles mineures. Il existe aussi malheureusement un véritable trafic autour du tourisme sexuel à Madagascar, sans réelles mesures pour l'empêcher allant même jusqu'à une certaine banalisation de cette pratique...



Le Comité des Droits de l’Enfant déplore aussi le niveau élevé du phénomène de violence intrafamiliale. Chaque année on enregistre "plus de mille disparitions d’enfants dans la capitale": les enfants fuient leur foyer, car ils sont battus par des membres de leur famille. Beaucoup se retrouvent dans la rue.



Les maladies diarrhéiques, liées à l’insalubrité et à l’eau non potable, et le paludisme constituent les premières causes de mortalité chez les enfants, notamment dans les régions rurales où les infrastructures médicales se font rares. On a croisé par exemple dans une maison, un très jeune garçon d'environ 4 ans avec une fracture ouverte de l'index, surement infectée et ayant vraisemblablement eu lieu il y a déjà plusieurs semaines...

La plupart des malgaches n'ont pas accès aux soins de base.



Dans un contexte d'insécurité alimentaire quotidienne, "50% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique".


Le faible taux de fréquentation scolaire et le taux élevé d’abandon, en particulier chez les filles, expliquent que "seuls 66 % des enfants terminent l’école primaire". Les infrastructures et le personnel qualifié manquent cruellement à Madagascar, surtout dans les zones rurales.



A Madagascar, "48% des femmes de 20 à 24 ans ont été mariées avant 18 ans". Certaines jeunes filles sont mariées à des hommes beaucoup plus âgés et quand elles deviennent veuves, elles sont socialement exclues et discriminées.




Au 12ème siècle, les Arabes initient le peuple Antaimoro à la fabrication du papier servant alors à reproduire le Coran. Plus tard, au 20ème siècle, un français installé sur la Grande-île, remet sa production à l'ordre du jour, non plus à visée religieuse mais esthétique en le décorant de fleurs !


Pour le produire, on utilise l'écorce d'Haboha, bouillie puis écrasée pour former une pâte, qui sera tapée pendant plusieurs heures au maillet !

La pâte obtenue est étalée sur du tissu dans un tamis qui est alors plongé dans un immense bac d’eau. Les pétales de fleurs sont alors disposées sur le papier encore humide en formant différents motifs. Une deuxième couche de pâte fixe définitivement les fleurs dans la feuille.

Il n'y a plus qu'à laisser sécher au soleil !


Moins connue, la réserve locale d'Anja, gérée par les habitants du village du même nom, vaut le détour ! Paradis des lémuriens, le parc naturel est superbe avec son village traditionnel au pied d'un impressionnant massif rocheux !




Après seulement quelques centaines de mettre, on tombe nez à nez avec les célèbres lémuriens Catta, peu farouches ! On peut l'expliquer par la proximité du village et le passage fréquents de touristes.

Régler comme des horloges, ils descendent à l'heure du déjeuner pour se sustenter dans les arbres fruitiers du village avant de remonter haut dans les arbres et plus au cœur de la réserve pour une sieste bien méritée !

Acteurs principaux du film DreamWorks "Madagascar" sorti en 2005, ils deviennent alors l'emblème de leur île et connus partout dans le monde avec leur "I like to move it, move it" !

Une reconnaissance bien méritée pour ce beau pays !


Vu !

Depuis 2012, les lémuriens, espèce endémique de Madagascar, ont rejoint la longue et triste liste des « mammifères les plus menacés ». Les menaces, sont en effet multiples :


- Destruction de leur habitat : animaux arboricoles, ils sont pleinement touchés par la déforestation qui frappe le pays. La forêt tropicale ne constitue aujourd'hui plus que 10% du territoire.


- Malgré son interdiction, le braconnage des lémuriens par les populations locales reste fréquent. Le trafic des lémuriens, à visée domestique, est bien évidemment un désastre pour la pérennisation de l'espèce.


- Les crises politiques qui ont marquées le pays au cours des dernières années n'ont eu que des effets néfastes sur l'environnement et la (non-)organisation de sa protection.


A plus grande échelle, la disparition des lémuriens, par réactions en chaîne, serait catastrophique pour l'écosystème malgache.

En effet, les lémuriens sont frugivores et dispersent les graines au cours de leurs déplacements à travers l’île.


Un intérêt écologique mais aussi économique ! Beaucoup de populations locales vivent grâces à l'argent généré par les parc nationaux. Or, l’intérêt pour l’écotourisme à Madagascar repose en grande partie sur la recherche des lémuriens sauvages, symboles de l'île ! Madagascar sans lémuriens, ce n'est plus Madagascar !



Pour la fin de journée, on en prend plein les yeux sur route aux décors grandiose !


On croise, à notre grand étonnement et inquiétude, un groupe d'une centaines d'hommes armés jusqu'aux dents, de fusils et autres. Tahiana nous explique que les membres de villages alentours n'ont d'autre choix que de se regrouper pour défendre voire récupérer leurs troupeaux de zébus.


Les Dahalo, sous-groupe ethnique du sud de Madagascar, sont connus pour le vol organisé de zébus.


Les zébus, comme souligne notre guide, c'est la richesse des malgaches. Un zébu coûte en moyenne un million d'Ariary soit 250 euros, une somme colossale pour les malgaches, qui représente près d'une année de salaire d'un agriculteur.


Petit dicton malgache : "tout est bon dans le cochon, rien n'est perdu dans le zébu !"

Après une longue journée de route, nous sommes récompensés par un incroyable premier aperçu du parc National de l'Isalo, un spectacle digne des grands Westerns américains !




Journée dans le parc National de l'Isalo



L'entrée dans le grand parc de 80000 hectares se fait par la petite ville de Ranohira et uniquement avec un guide, ce qui rend toujours les visites bien plus intéressantes !

Comme toutes les villes situées à proximité des parcs à Madagascar, bonne partie si ce n'est toute la population est rémunérée directement ou indirectement par le parc, permettant un niveau de vie un peu meilleur pour ses habitants.


Des parcours d'environ 8 heures sont prévus pour les visites sur une journée. Après coup, nous regrettons de ne pas avoir prévu plus de temps dans ce très grand et beau parc où des bivouacs peuvent être organisés.

La tortue


Avec ses paysages désertiques, ses canyons et reliefs rocheux, le parc National de l'Isalo a bien mérité son surnom de "Colorado Malgache" ! Outre ses similitudes nord-américaines, on y retrouve aussi un peu d'Afrique avec la savane.



Le crocodile

La savane...sans les animaux ! Et oui avec la dérive des continents, Madagascar s'est séparé du continent africain il y a quelques 120 millions d'années. Or les espèces qu'on peut observer dans la savane africaine sont apparus bien après !



Les jolis et très recherchés Pachypodiums, minibaobabs ou Bonsaï ? Aucun des deux, ce ne sont pas des arbres mais bien des plantes !




Joli panorama sur une partie du parc.

Carte naturelle de Madagascar !

La tête de mort


En pleine saison, notre guide, Zouzouli, est amené à faire des randonnées 7 jours sur 7 !





Le parc d'Isalo, c'est aussi des bassins d'eau douce on ne peut plus inattendus au cœur de cette terre aride, de véritables oasis !


A peine de retour sur la route après une bonne baignade, que l'on transpire déjà sous le soleil brûlant ! On gagne maintenant un sentier sans dénivelé, entouré de canyons. L'occasion d'en apprendre plus, grâce à notre guide, sur la géologie, la faune et la flore locale mais aussi sur son quotidien à Ranohira.

Il nous trouve même un petit scorpion caché sous une pierre ! Mais attention à ne pas se faire piquer car, pour atteindre "l'hôpital" le plus proche, pas d'autre choix, c'est la zébu-lance ! On se passera de cette expérience !





Sauterelle géante








A deux doigts de l'insolation, on arrive enfin en bas du canyon des makis pour le pique-nique. On déjeune un excellent repas sous les yeux curieux et intéressés de nos amis les makis ! Mais les nourrir ne serait pas les aider car, au départ des touristes, ils se retrouvent incapables de trouver à manger par eux-mêmes.



Pour finir en beauté, un chemin (glissant !) a été aménagé au pied du canyon des Makis, qui nous surplombe de ses 150 mètres !

On atteint deux bassins successifs, la piscine bleue puis la piscine noire, encore l'occasion d'un bon bain !




De Ranohira à Ifaty en passant par Tulear : 280 km



Pour la dernière partie de notre voyage, nous parcourons les derniers kilomètres jusqu'à Tulear puis Ifaty sous une chaleur étouffante, avoisinant les 40 degrés.

Sous les conseils de Tahiana, on s'arrête dans très bon et atypique restaurant aux proportions gargantuesques ! Notre pizza géante aux fruits de mer, nous coûtera 4 euros !

Ça y est, nous avons atteint notre destination et il est temps pour Tahiana de partir. Il doit maintenant refaire tout le chemin inverse en seulement deux jours ! Mais ce n'est qu'un au revoir car ce dernier nous invite, à notre plus grand bonheur, à venir visiter sa maison à Antananarivo et rencontrer sa femme à notre retour sur la capitale.




Journées à Ifaty


Si c'était à refaire, nous aurions choisi sans hésiter une seconde une journée supplémentaire à Isalo plutôt que les deux journées prévues à Ifaty qui nous ont semblées longues. En effet, même si le départ et l'arrivée des pêcheurs vaut le détour, la plage présente peu d'intérêt car infestée de méduses. Il est difficile de s'y promener sans qu'une horde d'enfants, nous demandent de l'argent.



On tente une visite du village voisin mais sans guide et face à une population peu habituée aux touristes, nous sommes dévisagés tout du long, ce qui nous force, malgré nous, à presser un peu le pas...


Pirogues des pêcheurs




On en trouve malheureusement tout le long du côté des pêcheurs...




Retour à Antanarivo

Nous voilà de retour, après un vol interne, dans la capitale.


C'est la fin d'un beau voyage, riche en rencontres et découvertes, avec notre super guide Tahiana, que l'on recommande à 100% pour l'assurance d'un voyage réussi !!!



 
 
 

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