Safari de noël au pays de Simba, la Tanzanie
- Lena Denais
- 1 mars 2020
- 21 min de lecture

Un peu avant noël, nous avons eu la chance de réaliser un rêve d'enfant, découvrir les paysages, la flore et bien évidemment la faune ayant inspirée le Roi Lion. Direction la Tanzanie et ses célèbres parcs du Nord.

Pour visiter ce beau pays nous avons choisi l'agence "Endallah" dont le fondateur Tanzanien, originaire du village ayant donné son nom à l'agence et donc en tant que local, a comme volonté de rendre compte à ses voyageurs du quotidien tanzanien qui ne se résume pas qu'à des sentiers de safaris.
Endallah est une agence à échelle humaine qui pratique un tourisme équitable et solidaire : soutien aux projets locaux, rémunérations justes, valorisation des locaux, développement de l'autonomie des communautés locales, sensibilisation des touristes, ...
Au programme de notre séjour : le parc du Tarangire, immersion dans le village d'Endallah, le parc du Serengeti et le cratère de Ngorongoro.
On est accueilli à l'aéroport par notre super guide Peter qui nous met tout de suite dans l'ambiance avec son "jambo jambo" (bonjour) et "hakuna matata" (pas de problèmes) tout en chantant les musiques du roi lion.
Ce soir, après voir pris de nombreuses petites ruelles dignes de notre chemin embourbé de Tsararano, on arrive chez Gérald et sa devise "comme à la maison". Un super hôte qui a construit par lui-même des chambres attenantes à sa maison et toute sa petite famille, et qui accueille les touristes d'Endallah. Idéal pour une bonne nuit de sommeil !
Ce matin, départ pour le parc du Tarangire ! Les scènes de vie africaine le long de la route ne nous dépaysent pas tant que ça, tellement elles nous rappellent Mayotte ! A l’exception des membres de la célèbre tribu Maasaï, présents le long des routes et qui détonnent du reste des habitants. Très grands et minces, vêtus de leurs beaux tissus maasaï, sombres à carreaux, et leur nombreux bijoux, ils sont impressionnants. Eleveurs et guerriers semi-nomades d'Afrique de l'Est, certains, font aussi du tourisme une source de leur revenu.
On croise également énormément de motos, qui sont en fait des "taxis-motos".
Deux jours dans le Parc National du Tarangire

Prêts pour le safari !

Le Parc du Tarangire s’étend sur 2850 km² et se trouve au sein d’une zone de protection de la vie sauvage créée en 2006 par les autorités locales sur 20 000 km².
Attention à bien se vêtir de manches longues et d'éviter le bleu et le noir dans ce parc, envahi par la mouche Tsé-Tsé. Tsé-Tsé, signifiant "qui tue le bétail", transmet, via les parasites du sang qu'elle transporte, la maladie du sommeil. Bien qu'un patient atteint de la maladie ait de grandes chances de se rétablir si la maladie est diagnostiquée rapidement, 80 % des personnes contaminées finissent par en mourir, faute de dépistage et de soins adaptés, et 3 millions d'animaux d'élevage succombent également tous les ans.
Les répulsifs sont peu efficaces et même avec la tenue adaptée, impossible de ne pas se faire piquer ! Il n'y a plus qu'à espérer ne pas l'attraper.

Première rencontre du jour : Pumba, le Phacochère (non menacé mais en diminution)!


Nous voilà très chanceux car peu de temps après être partis, nous croisons les reines de la savane, une bande de 5 lionnes qui, contrairement aux autres fauves, vivent en troupes formant des unités sociales stables.
Elles font parties du célèbre "Big Five" qui comprend le lion, le léopard, l'éléphant, le rhinocéros et le buffle, tous menacés, à l'exception du buffle mais dont le nombre est tout de même aussi en diminution!
C'est un nom tristement célèbre puisqu'il correspond en fait aux animaux les plus prisés par les braconniers car difficiles à chasser.
La Liste Rouge des espèces menacées de l'IUCN, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, recense et classe les espèces à haut risque d'extinction mondiale en neuf catégories :
Non évalué, Données insuffisantes ; Non menacé --> Quasi menacé --> Vulnérable --> En danger --> En danger critique d'extinction --> Éteint à l'état sauvage --> Eteint.

Bien que critiquables sur certains aspects, les safaris et donc la présence de touristes dans les parcs, contribuent à lutter contre la présence de braconniers. Par exemple, la chute du nombre de visiteurs au Serengeti, entraîna une diminution des patrouilles anti-braconnage et donc une augmentation rapide du braconnage.
De plus, les frais d'entrées dans les parcs nationaux sont investis pour la conservation de leur population animale mais aussi en créant des emplois pour les locaux.


Le beau Baobab africain, très différent de son cousin malgache !

Première rencontre ensuite avec l'impressionnant éléphant d'Afrique. C'est très certainement l'un des gros point fort du Tarangire car sa population d'éléphants n'a pas de comparaison avec ses quelques 2500 pachydermes !

Dans leur milieu naturel, de par leur imposant gabarit et une espérance de vie entre 60 et 70 ans, ils n'ont que peu de prédateurs et pourraient vivre des jours tranquilles... si ce n'était sans compter la présence de l'Homme...
Le Tarangire est le seul parc de Tanzanie où leur nombre est toujours en croissance !
En effet, leurs défenses, qui alimentent le trafic d'Ivoire, en fait la cible numéro 1 des braconniers. Leur population a diminué de 60% entre 2009 et 2014 et au moins la moitié de ces disparitions est imputable au braconnage.
La Tanzanie et le Kenya, de par leur accès à l'Océan Indien, accueillent une part importante du trafic d'ivoire, notamment dirigé vers l'Asie.
Ils sont classés comme vulnérables et donc à haut risque d'extinction à l'état sauvage. Son voisin d'Asie est lui encore plus menacé puisqu'il est classé comme en danger.
Il paraît incroyable de pouvoir encore trouver des braconniers dans ces zones protégées et malgré la présence de patrouilles. Les arrêter n'est pas chose facile et même dangereux car ils agissent la plupart du temps en bandes organisées et armées.

L’organisation sociale du groupe est matriarcale, avec une femelle plus âgée à la tête de la troupe, prenant les décisions.


Aussi incroyable que cela puisse paraître, le braconnage aurait réussi, avec d’autres facteurs, à engendrer une nouvelle sélection génétique des éléphants de telle sorte qu'aujourd'hui davantage d’éléphants naissent sans défenses. Cela peut s'expliquer par la tendance des chasseurs à cibler les animaux avec le plus d’ivoire. Les spécimens aux défenses les plus imposantes sont ainsi tués avant d’avoir eu le temps de se reproduire.
"Les populations se retrouvent avec une proportion plus élevée d’animaux sans défense qui se reproduisent et tendent à engendrer une progéniture sans défenses", "De nos jours, avec la pression du braconnage, les éléphants sans défense présentent un véritable avantage parce qu’ils ne sont pas ciblés pour leur ivoire" explique Joyce Pool, spécialiste du comportement des éléphants.
Un changement qui n'est tout de même pas sans conséquence puisque les défenses des éléphants leur servent à se nourrir, se défendre, creuser des trous pour trouver de l'eau,... modifiant ainsi les comportements habituels des éléphants et plus largement perturbant l'écosystème.

C'est très impressionnant de se retrouver si près du plus grand mammifère au monde et aussi un peu stressant ! Attention à bien rester très discret, car bien qu'habitués à la présence des 4x4, ils sont aussi très sensibles au bruit et peuvent prendre peur (c'est-à-dire charger) au moindre son inhabituel ou comportement jugé inquiétant pour eux ou leurs petits!




Le Grivet ou Singe Vert (non menacé et nombre stable)
On le retrouve en grand nombre sur une des zones de pique-nique du parc où il trouve malheureusement la nourriture des touristes. Personne ne les nourrit directement ce jour mais les petits malins, loin d'être peureux, viennent se servir tout seul !






La rivière Tarangire est un point fort du parc en saison sèche quand des dizaines d'animaux viennent se regrouper pour boire.
Malheureusement pour nous, elle va de mai à octobre alors que la saison des pluies s'étend de mars à mai. Nous arrivons donc entre les deux, à la "petite saison des pluies", où il ne pleut normalement qu’occasionnellement. Cette année, comme à Mayotte, la saison des pluies commence anormalement tôt, dès décembre.

Grâce aux yeux expérimentés de notre guide, nous avons eu la chance d'observer le très discret léopard !
C'est un animal solitaire et nocturne qui se met en chasse dès la fin de journée et ramène ses proies dans les arbres afin de les tenir éloigner des voleurs. En journée, place à la sieste !
Excellent grimpeur, il peut soulever des proies beaucoup plus lourdes que lui comme la carcasse d’un girafon, dont la masse peut atteindre 150 kg !
Comme beaucoup de ses cousins, les grands fauves, il est menacé et classé pour le moment comme vulnérable.

Le Babouin Olive (non menacé et nombre stable)





Il vit en bande avec des mâles dominants chargés d'assurer la défense du groupe.


Jeune Impala mâle (non menacé et nombre stable)
La jolie et élégante antilope au pelage roux est présente partout en Tanzanie. On les trouve en groupe de mâles ou en troupeau de femelles et petits avec un seul mâle. Bien que rapides, ils sont une des proie principale des grands félins de la savane.

Le Cobe à Croissant (non menacé)
Beaucoup plus imposant que l'Impala, le Cobe est bien moins chassé.


La Gazelle de Grant (non menacée mais en diminution)
Son ventre blanc et pelage clair lui permettent de la préserver de la chaleur.

Très arboré, le parc dispose tout de même d'une grand plaine, surnommée le "petit Serengeti". A cette période de l'année, la savane prend des teintes vertes.




Première nuit en camping au milieu de la faune sauvage, attention aux rencontres inattendues ! Au fur et à mesure que la nuit tombe, le chant des oiseaux et le bruit des animaux se fait de plus en plus présent.
On est même réveillé dans la nuit par le hurlement des hyènes et du lion.






Levés aux aurores, on a la chance d'assister au lever du soleil sur le Tarangire !













Pas très très serein quand même...

Le Chacal, petit carnivore charognard



Un de nos gros coup de cœur de ce safari, les belles girafes ! On ne se lasse pas de les regarder ! Je l'ignorais mais il existe différents types de girafes. Celle qu'on trouve en Tanzanie est la girafe Masaï, qu'on distingue des autres espèces par ses taches en forme de feuillage sur le corps et par sa queue terminée par une longue touffe de poils noirs.
Il resterait encore environ 35000 girafes Masaï mais, en 30 ans, leur population a diminué de près de 50 %, ce qui en fait maintenant une espèce vulnérable. Étant donné qu'il s'agit là d'une des plus grandes sous-espèces de girafes, la déclarer en voie de disparition est un signal d'alarme.
Les deux principales causes de leur disparition sont, sans grande surprise, encore et toujours liées à l'Homme...
La chasse aux girafes est illégale au Kenya et en Tanzanie, mais elles sont braconnées pour leur peau, leur viande, leurs os et leur queue (bijoux, sculptures,...). 2 à 10 % de la population est chassée illégalement chaque année dans le parc national du Serengeti ! La bêtise humaine n'a pas de limite car on les chasse aussi du fait de certains médias qui ont fait circuler l'idée que la moelle osseuse et le cerveau des girafes pouvaient guérir du sida !
L'expansion des populations humaines sur des terres autrefois sauvages provoque aussi des incidents et notamment des collisions avec les véhicules.

Petite anecdote, les girafes ont un énorme cœur qui pèse en moyenne 12 kg ! Et oui il faut une pompe efficace pour amener le sang en haut de cet immense cou !


On retrouve notre gang de lionnes en pleine chasse au phacochère !

Cette jolie demoiselle nous offre un beau spectacle en traversant la route juste devant notre voiture, l'occasion de faire quelques gros plans !



80 à 90 % des proies sont tuées par les femelles qui chassent en groupes de 5 à 6 ! Avec une telle cohésion, elles sont championnes en matière de chasse et surtout en technique d’embuscade.





Petit passage par la magnifique zone marécageuse du parc.


Lieu privilégié des éléphants pour prendre un bon bain !

Oups ! Nous voilà encerclés par un groupe de 50 éléphants, pas pressés de partir !


On ne rigole pas tant que ça quand on commence à voir que notre guide est un peu stressé! Nos amis les éléphants ne sont pas ravis de notre présence si près de leur petits. Impossible de partir, dès que notre guide essaye de mettre le contact, un des éléphant fait mine de charger. On se sent tout petit...On reste finalement bloqués une heure, sans un bruit, sous leur regard mécontent avant qu'ils ne libèrent le passage.

Une bonne dose d'adrénaline ça creuse ! On se remet tranquillement de nos émotions !

Ce soir on mange chez "Mama Buffet", une locale qui accueille chez elle les touristes d'Endallah, pour nous faire découvrir la cuisine tanzanienne typique. Renommée "mama buffet" par l'équipe d'Endallah, on comprend vite pourquoi et l'image parle d'elle-même ! Au menu : Riz nature, riz Pilau (épicé), Ougali (plat de base de la plupart des tanzaniens, à base de farine de maïs), haricots, patate douce, aubergines, bananes plantains, galettes, bœuf mariné, ... Un régal !
Deux jours dans le village d'Endallah
Sur la route vers Endallah, on fait un arrêt dans le petit village de Karatu pour visiter une ferme caféière, directement chez l'habitant.
Le café représenterait 3,5% du total des exportations de la Tanzanie et 90% de cette production nationale est réalisée par des petits producteurs, soit un emploi stable pour près de 400 000 familles !
La vente du précieux grain se fait soit en direct, soit à la "bourse à café" où ont lieu les enchères.

Pour passer du caféier, ci-dessus, à notre habituel café moulu un long processus se met en place. Et pas de machines, ici tout se fait à la main !

Première étape, la récolte, ici à la main, on choisit les "cerises" tout juste arrivées à maturité, c'est-à-dire roses/rouges. Tout dépend de l'espèce, pour un arabica, il faut attendre 6 à 8 mois après floraison, tandis qu'un robusta nécessitera davantage de temps, entre 9 et 11 mois.

Le fruit du caféier est constitué de deux noyaux entourés d'une partie charnue. Ce sont donc les noyaux, c'est à dire, les deux grains de café que l'on récupère, grâce à la petite machine ci-dessous.


Ensuite, on étale les fruits et on les laisse sécher au soleil durant plusieurs semaines. Ils prennent une couleur marron et on peut séparer la graine de son enveloppe, mécaniquement.

Une fois séparés, on secoue, on secoue pour se débarrasser des enveloppes de chaque grain.


Vient la troisième étape, la plus délicate, la torréfaction.

Les grains sont placés dans un grilloir cylindrique et chauffés par le dessous. Un mouvement de rotation permet aux grains de ne pas brûler et d’être torréfiés de façon uniforme.



Enfin, le café est moulu, toujours à la main !

Et voilà ! On repart fièrement avec notre bon café fait maison !

Accompagnés de notre guide local pour les deux prochains jours, John, on rejoint à pieds le village d'Endallah. Endallah est un petit village dans la région du Lac Manyara, où vivent des membres de la tribu Iraqw.
Différentes tribus cohabitent en Tanzanie avec pour chacune une langue et un mode de vie propre. Les Iraqw sont un peuple d'Afrique australe établi au centre-nord de la Tanzanie qui pratiquent l'agriculture et l'élevage.
Pour se comprendre entre elles, les différentes ethnies (environ 120 !), communiquent grâce à leur langue officielle, le Swahili, utilisé à l'école. L'anglais est aussi beaucoup parlé par cette ancienne colonie.
Pour John, qui essaye d'apprendre les rudiments du français et nous avec notre anglais très peu pratiqué, c'est l'occasion de progresser ! On ajoute même quelques mots de swahili dans la conversation car certains mots sont les mêmes qu'en shimaore ! Un mélange laborieux mais on arrive tout de même à plutôt bien se comprendre !

Loin des sentiers battus, nous voilà partis pour environ 3 heures de marche vers et à travers Endallah, petit village, pas si petit ! Il compte tout de même 6000 habitants ! Endallah est très différent de l'image qu'on se fait habituellement d'un village. En effet, en dehors du centre, il est très étendu, sur plusieurs kilomètres.




John nous raconte la vie au village, le quotidien, son histoire, son travail de guide... et des anecdotes sur ses mésaventures dans le village avec quelques bêtes sauvages... Et oui la proximité du village avec le lac Maniera et la zone de conservation du Ngorongoro, fait qu'on peut potentiellement se retrouver nez à nez avec un buffle ou un éléphant, sans compter les quelques serpents mortels vivants en Tanzanie... Pas très rassurant tout ça !

Environ 3% du prix du séjour est dédié au développement des villages qui accueillent les touristes grâce à l'ONG d'Endallah "Misingi". Cela a par exemple permis d'amener l'eau au village.

Vue sur le lac Maniera sous la pluie.


Nous sommes accueillis dans la maison du fondateur de l'agence, John Mahu, par "Mama Happy" et toute sa petite famille.


Sharon et Zabron, les petits-enfants de mama happy.



Se voir en vidéo les amuse beaucoup, surtout pour Zabron, le roi de la danse !

Ce soir, après quelques parties de rumikub, on se régale grâce à mama happy et Agape, le chef cuisinier pour Endallah !

Le lendemain, on commence par la visite des plantations familiales de bananes !




Le Singe bleu (non menacé et nombre stable)
Quelques curieux viennent nous observer pendant notre balade. De vraies sentinelles, dès qu'on en aperçoit un, il repart se cacher pour trouver un point de surveillance plus discret !


Le "centre-ville" d'Endallah avec quelques commerces. Peu de voitures circulent, les habitants se déplacent principalement en moto ou à pieds, comme John, qui fait en moyenne une douzaine de kilomètres par jour !




La journée se poursuit par la visite du dispensaire avec la salle de consultation, la pharmacie, le "laboratoire" et... la salle d'accouchement !
Ici les moyens sont très limités avec peu de médicaments et des méthodes "à l'ancienne". Beaucoup de femmes accouchent ici chaque année et avec peu de personnel et de moyens ! Comme à Mayotte, on fait beaucoup d'enfants en Tanzanie avec une moyenne de 5 enfants par femme ! Mais le dispensaire tend aussi à diffuser les différents moyens de contraception, leur permettant ainsi (quand le mari est d'accord...) de décider de la survenue d'une grossesse ou non et donc de limiter les risques obstétricaux et la mortalité maternelle.
Pour les urgences, il faut aller jusqu'à l'hôpital de Karatu.
Grâce au dispensaire, et comparé aux soins que pouvaient recevoir les villageois avant, il y a une très nette amélioration : dépistage du VIH et du palu, vaccination des enfants, suivi pédiatrique, hospitalisation des accouchées,...
La Tanzanie est confrontée à de multiples problèmes de santé : forte prévalence des maladies infectieuses, potentiellement mortelles sans les soins adaptés (maladie du sommeil, paludisme, VIH, dengue,...), la malnutrition,... dans un système de santé très limité en moyens matériels et humains, rendant l'accès très compliqué à des soins de qualité, notamment en milieu rural. Cela explique en grande partie la faible espérance de vie et la forte mortalité infantile dans le pays...
Sans tous les moyens modernes dont nous disposons beaucoup plus facilement, les tanzaniens, comme John a pu nous le montrer au cours de ces deux journées, ont une connaissance bien plus développée des plantes et de leur potentielle utilisation médicinale.


Nous arrivons malheureusement en période de vacances scolaires et c'est donc une école vide que nous visitons. Cela nous donne tout de même un bon aperçu de l'organisation de l'école et de la densité d'élèves par classe !
Avec environ 600 enfants dans le village, le nombre d'enfants par classe peut aller d'une soixantaine à plus de 140 !
Grâce à la suppression des frais de scolarité, le taux de scolarisation à l'école primaire, obligatoire de 7 à 13 ans, est quasi de 100%. Mais le taux n'est pas uniforme sur tout le territoire avec encore une forte disparité entre les zones riches, urbanisées, et les zones plus pauvres, souvent rurales.
Les moyens matériels et humains sont là aussi très limités, responsables d'une éducation pas toujours de qualité : pénurie de professeurs, peu d'écoles, classes bondées, manque de matériel scolaire,...
A la fin du primaire, les enfants doivent passer un examen pour gagner leur droit de passage au secondaire (public). Le taux de scolarisation dans le secondaire est bien moindre et chute avec l'avancée des études ; et si la parité garçons/filles existe au primaire, elles sont bien moins nombreuses sur les bancs du secondaire...
La Tanzanie reste un pays très pauvre et principalement rural et cela se traduit, hors milieu aisé-urbanisé, par un nombre limité d'option pour leur futur.



Les enfants ont école de 7h à 15h30 et doivent souvent marcher, étant donné l'étendue du village, plusieurs kilomètres avant d'arriver à l'école.


Dernier arrêt obligé, le Pub d'Endallah ! Bon ici pas de frigo donc la bière est un peu chaude mais ça fait plaisir quand même !

On teste les deux bières les plus connues de Tanzanie : la Kilimanjaro et la Safari. Petit coup de cœur pour la Safari !

Deuxième et dernière soirée chez mama happy. On n'a pas vu le temps passé ! Ce soir on a même le droit à des frites maison !
Encore merci à toute la famille et John pour nous avoir si bien accueillis !
Deux jours dans la zone de Conservation du Ngorongoro et le Parc National du Serengeti

Avant d'arriver dans le Serengeti, on traverse la superbe zone de conservation du Ngorongoro qui s’étend sur de vastes étendues (près de 810000 hectares).
C'est une "zone d’usage multiple des terres", c'est-à-dire que la faune sauvage coexistent avec les semi-nomades Maasaï qui y pratiquent leur élevage du bétail.
Elle a une importance mondiale pour la conservation de la biodiversité, du fait de la présence d’espèces menacées à l’échelle mondiale (comme le rhinocéros noir), de la densité de la faune sauvage qui vit tout au long de l’année dans le cratère de Ngorongoro.
C'est aussi la scène de fouilles archéologiques depuis plus de 80 ans ayant grandement contribuées à l'avancée des connaissances sur l'évolution humaine.


On a du mal à en croire nos yeux devant ces grandes étendues remplies de zèbres et de gnous à perte de vue !
Des milliers de gnous et de zèbres migrent pour des pâturages plus verts en fonction des saisons, et le cycle de la vie et de la mort se répètent. Les prédateurs suivent de près la migration, attendant l’opportunité de s’attaquer aux proies les plus faibles.

Il n'y a pas de cycle précis des grandes migrations des gnous et zèbres, mais il perdure tout de même chaque année à peu près la même boucle :
- Décembre à Mars : Comme nous avons eu la chance de l'observer, d’immenses troupeaux se forment dans les vastes plaines du Serengeti pour se nourrir de l’herbe verte. La période des mises bas s’étend de fin janvier à la mi-mars.
- Avril à Mai : A présent à court de pâturages frais, les troupeaux vont se diriger vers l’ouest et le nord. Ils gagnent les plaines à herbes grasses de l'ouest du Serengeti, passant non loin du Lac Victoria. C'est la saison des grandes pluies en Tanzanie.
- Juin : C’est une période de transition entre la saison des pluies et la saison sèche. Les gnous se déplacent encore un peu plus au nord.
- Juillet à Octobre : Ils traversent la Mara River et profitent des verts pâturages de Maasaï Mara. Parfois les animaux trouvent un passage peu profond pour pouvoir traverser sans trop de pertes, mais bien souvent la rivière devient le lieu d’un véritable festin pour les crocodiles...
- Novembre : C’est le retour des petites pluies dans le sud, synonyme du retour des troupeaux vers les plaines du Sud.
Et le cycle se répète !




Les plus beaux !

Le zèbre des plaines (non menacé)
C'est l'espèce la plus commune des trois différents existantes. On le distingue par ses rayures, plus larges, et qui se rejoignent sous le ventre en formant une ligne. C'est le seul des trois à ne pas avoir le ventre blanc.
Les deux autres espèces, le zèbre des montagnes (vulnérable) et le zèbre de Grévy (en danger), présentent des rayures beaucoup plus fines et donc plus nombreuses. Ils sont aussi malheureusement bien moins nombreux et tous les deux menacés.

Des rayures comme des empruntes digitales, mais... pourquoi de telles rayures ?
Les théories ont été et sont encore nombreuses mais pour beaucoup finalement infirmées, laissant une hypothèse plus probable, celle de la protection contre les insectes et parasites.
Les scientifiques les utilisent comme des codes barres pour recenser et étudier l'espèce.




Les prédateurs ne sont jamais bien loin !

Le guépard (vulnérable avec moins de 7000 individus restants !)
Tout dans l'anatomie et la physiologie est programmé pour la vitesse : longueur des pattes, taille du cœur, capacité pulmonaire, flexibilité de la colonne vertébrale, musculature,... lui permettant d'atteindre au maximum la vitesse folle de 112 km/h ! En seulement deux secondes, il passe de l'arrêt à une vitesse de 75 km/h !


On estime que plus de 2 millions de gnous et zèbres entreprennent le périlleux voyage de la migration où environ 250 000 gnous meurent victimes des prédateurs, de la soif, de la faim ou d'épuisement.




La hyène (non menacée) n'est pas la plus jolie et est connue pour son cri ressemblant à un rire désagréable et odieux qui signifie qu’elle a trouvé de la nourriture.

Bien que souvent charognarde, la hyène est une redoutable chasseuse en bande. La puissance de sa morsure est exceptionnelle (3000 kg au cm² à comparer aux 15 à 20 kg/cm² de l’homme) lui permettent de broyer les os des animaux qu’elle dévore et de les avaler avec le reste de la carcasse. Elle est capable de broyer un fémur d’éléphant !


Ca y est, nous voilà enfin aux portes du mythique parc national du Serengeti et ses plaines à perte de vue !
Inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco, il s’étend sur une superficie de 25 000 km² !

Les plaines infinies, bien au-delà des montagnes !



On ne tarde pas à retrouver les grands fauves avec ce beau léopard, passé tout près de nous !







Encore une belle nuit de camping avec les rugissements des lions ! Par une nuit claire, il peut être entendu jusqu’à cinq kilomètres de distance !

Et son lever de soleil sur le Serengeti !


L'envers du décor...

Oups... on s'est un peu embourbé !
La pluie de la semaine passée a laissé certains chemins impraticables !











La piscine aux hippopotames (vulnérable)
Attention à ne pas s'approcher de trop près, au risque de perdre une jambe ou plus ! Bien qu’ils soient herbivores, ils comptent parmi les animaux les plus dangereux d’Afrique. Beaucoup plus dangereux que le lion, ils protègent férocement leur territoire, cause de la plupart des attaques sur les humains.

Les hippos n'ont pas de moyen pour réguler leur température et passent donc la plupart de leur temps dans l'eau en journée pour lutter contre la chaleur.







Enfin le king, Simba (lion en swahili) ! Il guette les vautours charognards voulant lui voler sa proie.
Le lion (vulnérable) est considéré par de nombreuses tribus comme divin; il fascine et inspire le respect. Une des plus grandes populations de lions se trouve en Tanzanie, avec environ 3000 individus recensés.

Contrairement à son cousin léopard, le lion apprécie les grands milieux ouverts : plaines, savanes, fourrés et semi-déserts possédant des zones ombragées. C'est le deuxième plus gros félin après le tigre.

De 1,2 millions en 1800, la population de lions est passée aujourd'hui à environ 30000 félins.












La parade amoureuse des autruches (non menacé) entre la femelle, grise à gauche, et le mâle, noir à droite.
Grâce à leur grande taille, elles voient les prédateurs approcher de très loin, et jouent le rôle de sentinelle pour les troupeaux. Très rapides, elles peuvent atteindre 70 km/h.

L'Acacia, typique de la savane africaine
Il dispose d'un système de défense exceptionnel pour ne pas être complètement dévoré par tous les herbivores de la savane. En effet, pour pouvoir survivre, les feuilles deviennent, au bout d'un moment, très amères, les rendant immangeables ! Plus fort, les acacias situés à plusieurs mètres de celui ayant initié le mécanisme de défense va mettre en place le même mécanisme sans même avoir été grignoté ! L'acacia prévient donc ses congénères !



Nous avons eu la grande chance d'observer la chasse d'une guéparde et surtout sa course fructueuse après un malheureux impala, précédé de l'alerte de ses congénères ayant repéré la chasseuse !

Fin observateur, il choisit un animal qui s'isole d'une quelconque manière et déclenche ainsi la poursuite. Par un simple coup de patte, il déséquilibre et fait chuter sa proie, pour finalement la saisir à la gorge.
Excellent sprinter, il n'est en revanche pas du tout endurant et doit faire une pause pour récupérer après une course de 200 à 300 mètres maximum. Il chasse de jour car, mal adapté au combat, il évite les autres grands prédateurs, qui se reposent, contre lesquels il ne peut pas se défendre.

A table !
L'appel des petits, restés en arrière.


Chez les guépards, les mâles vivent en petit groupe avec un dominant alors que les femelles vivent en solitaire, en dehors des périodes où elles élèvent seules leurs petits.


Les mauvais côtés du safari...un juste milieu à trouver entre préservation des espèces et pression du tourisme...


Au petit matin, le Serengeti nous fait profiter d'un dernier instant magique avec ces trois guépards un peu curieux.







Embouteillage à la rivière où un camion s'est embourbé...

Le spectaculaire cratère du Ngorongoro, la plus grande caldeira du monde (vaste dépression résultant de l'effondrement d'un volcan sur lui-même), longue de 22,5 km à son plus grand diamètre et d'une profondeur de 610 mètres !
Le Ngorongoro est un ancien volcan qui aurait pu être beaucoup plus haut que le Kilimandjaro !
Non constructible, les visites du cratère se font seulement à la journée, ce qui est amplement suffisant.





De réputation paresseuse, avec une moyenne de 12 à 15h de sommeil par jour, de récentes études ont nuancé cette croyance, puisqu'elles ont prouvé que le lion est lui-aussi un redoutable chasseur mais nocturne !








Avec une telle concentration d'animaux, le cratère offre un spectacle de chaque instant !



Les flamands roses sur le lac Makat, formé par les pluies qui déversent dans la cuvette du cratère.






Illusion d'optique...



Le buffle africain (non menacé mais en diminution)
Avec ses 700 kg moyens et de redoutables cornes, le buffle peut être extrêmement dangereux. Il est capable de terrasser un lion, son seul prédateur animal, et peut également s'attaquer à l'Homme. Bien que très répandu, il reste menacé par les chasseurs (la chasse est autorisée dans de nombreux pays d'Afrique) et les braconniers, qui voit en lui l'un du fameux "Big Five".
Il vit en troupeaux, pouvant comprendre jusqu'à 1000 bovins.


Le rhinocéros noir (en danger critique d'extinction)
Pouvant peser jusqu'à 2500 kg, il mène une existence solitaire et se méfie de l'Homme (son seul prédateur), à juste titre. Ils ne chargent que lorsqu’ils se sentent menacés, ou pour protéger leurs petits.
C'est certainement le plus menacé de tous les animaux que nous avons pu croiser et pouvoir en voir un est une chance inouïe mais qui ne durera pas. Le braconnage a littéralement décimé les rhinocéros.
Pour cause ? Des cornes à prix d'or... devenues leur malédiction. En effet, en Asie, la corne de rhinocéros, à qui l’on prête des pseudos vertus thérapeutiques et multiples croyances complètement absurdes, est très prisée. Encore dernièrement, certains ont pu y trouver un potentiel remède au coronavirus, vraiment miraculeux... l'effet placebo. Une bonne dose de stupidité qui alimente sans cesse le marché illégal de cet espèce (le commerce illicite des espèces sauvages est le 4ème commerce illégal au monde).
La corne de rhinocéros se revendrait sur les marchés parallèles entre 40 000 et 50 000 euros le kilo, soit plus que le kilo d'or !
"Bien que le commerce international de corne de rhinocéros soit interdit par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) depuis 1977, la demande reste forte, en particulier au Vietnam, ce qui alimente le braconnage de rhinocéros, tant en Afrique qu’en Asie.
On assiste depuis 2008 à un braconnage important, en Afrique du Sud là où les animaux sont les plus nombreux, : 1215 rhinocéros tués en 2014, 1175 en 2015, 1054 en 2016 et 1028 en 2017. En 2001, le dernier rhinocéros survivant d'une des sous-espèces de rhinocéros a disparu au Vietnam du fait du braconnage.
Les trafiquants ont recours à des méthodes de plus en plus sophistiquées pour échapper aux autorités, y compris l’usage d’hélicoptères et d’un matériel de vision nocturne, pour traquer les rhinocéros, et l’administration de produits vétérinaires pour les assommer. Cela signifie que les gouvernements et les défenseurs de l’environnement doivent atteindre ce même niveau de technologie pour pouvoir remédier au problème."
Rien de les arrête puisqu'ils vont jusqu'à s'en prendre aux rhinocéros vivant en captivité dans les zoos...
Pire encore, ce braconnage illégal peut, avec quelques billets et quand on s'appelle "Trump", devenir un passe temps comme un autre. En effet, les deux fifils Trump aiment la chasse et surtout celle des éléphants. Comme deux enfants, ils ont fait de leur caprice une réalité puisque, grâce à eux, papa a mis fin à l'interdiction d'importation des souvenirs de chasse qui avait été décrétée par Barack Obama. Cela concerne notamment les éléphants du Zimbabwe (queue, pattes, tête, trompe, ivoire...). Alors comment interdire une telle pratique quand les soi-disant grandes têtes de ce monde montrent un exemple aussi pitoyable ?



L'élégant serval (non menacé et nombre stable)
Ayant des airs avec le guépard, il est le deuxième félin le plus rapide de la planète, avec des pointes à 80km/h.
Il est un chasseur redoutable puisque près de la moitié de ses tentatives sont fructueuses contre en moyenne une sur dix pour la plupart des autres félins !

Son croisement avec le chat domestique donne le beau Savannah.

Bien qu'il ne soit pas considéré comme en danger pour le moment, de réelles menaces pèsent sur lui, notamment par le commerce de sa fourrure.




Avec notre super guide Peter et notre excellent cuisinier Collins qui nous ont accompagnés tout au long de notre séjour.

La fin d'une belle aventure en Tanzanie, synonyme d'émerveillement devant cette faune et flore incroyable, mais aussi d'une belle expérience humaine avec tous nos guides et la population d'Endallah.
Un grand merci à Endallah, Peter, Collins mais aussi John, Gerald, Mama Happy, Agape et Mama Buffet !
"La mauvaise nouvelle, cependant, est que la biodiversité est en déclin. Actuellement, il y a plus de 112400 espèces sur la Liste rouge de l'UICN, avec plus de 30000 espèces menacées d'extinction, dont 41% d'amphibiens, 34% de conifères, 33% de coraux constructeurs de récifs, 25% de mammifères et 14% d'oiseaux."
IUCN 2019. The IUCN Red List of Threatened Species. Version 2019-3. http://www.iucnredlist.org.
ENDALLAH. https://www.endallah.org/
LES FELINS. http://www.les-felins.com/
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